
La version française du livre « Occuper, résister, produire, Autogestion ouvrière et entreprises récupérées en Argentine » sort aujourd’hui (10 avril) en librairie. Ecrit par Andrés Ruggeri, anthropologue et sociologue à l’Université de Buenos Aires. Andrés coordonne le programme Facultad Abierta qui conseille les entreprises récupérées.
La version française de ce livre – traduit aussi en italien et en grec – a été réalisée en partenariat avec l’Association Autogestion. Nous remercions les Editions Syllepse de nous autoriser à publier la préface de Richard Neuville et Nils Solari qui présente ce livre.
« ¡Que se vayan todos ! », qu’ils s’en aillent tous ! La clameur du peuple argentin, qui s’était traduite par l’explosion sociale des 19 et 20 décembre 2001, latente du fait d’une crise larvée après des années de l’imposition du consensus de Washington, est aujourd’hui encore un souvenir retentissant, ayant marqué dans les esprits l’échec cinglant des politiques néolibérales en Amérique latine.
Cette crise, qui avait précipité des milliers de gens dans la misère (près de la moitié de la population s’est retrouvée sous le seuil de pauvreté), avait également suscité de nombreuses réactions populaires, caractérisées par le renforcement des mouvements piqueteros, l’émergence d’assemblées de quartiers, la création de jardins communautaires ou encore le développement du troc et des monnaies complémentaires… Parmi ces initiatives, les entreprises récupérées par leurs travailleurs (ERT) restent plus de dix ans après, un des derniers témoins, devenu symbole, de cette époque difficile. (...)