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Témoignage Chrétien
On enferme bien les enfants
Article mis en ligne le 10 septembre 2011

Une première famille sans-papiers a inauguré les équipements du nouveau centre de rétention admi­nistrative du Mesnil-Amelot (77). Dont deux enfants de cinq et deux ans, et un bébé de quinze mois.

(...) Le 2 septembre, la famille est convoquée devant le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne). Le place­ment des enfants en rétention constitue un trai­te­ment « inhumain et dégradant » dénoncent leurs avo­cats, Me Nico­las Hachet et Me Mylène Stambouli, présidente de l’association ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers). Sept heures de voiture pour rejoindre le CRA, une chambre sale, une douche supervisée par des policiers.

« Je n’ai pas eu le temps de prendre des vêtements de rechange. C’est très dur » confie Télia, 26 ans. Fiévreux, son bébé a mal supporté ces conditions. Le médecin qui l’a examiné a attesté d’un état « incompatible » avec le centre de rétention. « Ce n’est pas parce qu’on a des couches et des gâteaux en CRA qu’il n’y a pas de traumatisme », pointe Mylène Stambouli à la barre.

« Les enfants n’ont pas été arrêtés, ils ont accompagné leur mère », répond l’avocate de la préfecture de la Creuse. « Et le père, qui s’est enfui, aurait pu les prendre. » Dans la salle, une dizaine de militants du Réseau éducation sans frontières (RESF), de la Ligue des droits de l’Homme et de l’Observatoire de la rétention lèvent les yeux au ciel. (...)

En institutionnalisant l’enfermement des mineurs, la France s’affranchit de la Convention internationale des droits de l’enfant, de la Convention européenne des droits de l’Homme, et de « l’intérêt supérieur de l’enfant » prévu dans la «  directive retour » concernant les migrants sans-papiers, que le Parlement européen a voté en 2008.

L’accueil fait aux familles du CRA est aussi un des points dénoncés par la Cimade, le Syndicat national des avocats de France, le Gisti, le Syndicat national de la magistrature et l’ADDE dans un recours contre l’arrêté de construction du site du Mesnil-Amelot déposé devant le Conseil d’État en janvier 2010.

(...) Wikio