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Slate.fr
Oui, manger bio a du sens
Article mis en ligne le 23 mai 2016
dernière modification le 19 mai 2016

Slate.fr a publié le 12 mai la tribune de Gérard Kafadaroff, ingénieur agronome et ancien directeur chez Monsanto, affirmant qu’il faut cesser d’attribuer de fausses vertus à l’agriculture biologique et de se complaire dans un « bien confortable politiquement correct » généralisé.

Sans promouvoir un retour à une naturalité fantasmée et sans prétendre à l’exhaustivité, il convient de se pencher sur quelques informations complémentaires et arguments contraires, portés par d’autres études et d’autres agronomes… Selon lesquels, oui, la production agricole excluant les produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais) a du sens, pour la santé et pour l’environnement.

Bio, pesticides et santé

Pour la santé d’abord, en matière d’absence de risque sanitaire et de bonne qualité nutritionnelle. Certes, plusieurs organismes affirment que les produits bio n’apportent pas de bénéfices sanitaires significatifs avérés pour le moment : l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments en 2015 (selon laquelle, à la lumière des connaissances actuelles, il est « peu probable » que l’exposition alimentaire à des résidus de pesticides ait « des effets à long terme sur la santé des consommateurs ») ou encore l’Inra, Institut national de recherche agronomique la même année (dans un document intitulé Vers des agricultures à hautes performances (...)

Mais d’autres études démontrent que les pesticides peuvent être liés à des conséquences négatives sur la santé (on envisagera le problème globalement, en considérant que manger bio encourage l’agriculture biologique, sans expositions de toutes sortes aux pesticides). Citons, par exemple, l’Inserm, qui a produit en 2013 une « expertise collective » des pesticides sur la santé. Ainsi, d’après les données de la littérature scientifique internationale des trente dernières années, « il semble exister une association positive [ce qui ne prouve cependant pas la relation causale] entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples). Par ailleurs, les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale ainsi que la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant ». Autre exemple : une étude américaine lie l’exposition aux pesticides pendant la grossesse à des troubles du développement neurologique de l’enfant.

Dans le reportage de l’émission « Cash Investigation » consacré aux pesticides dans l’air, l’eau et l’alimentation, plusieurs informations liées à la santé devraient nous interroger sur l’usage massif de pesticide dans l’agriculture conventionnelle (...)

Bénéfices environnementaux

Les bénéfices environnementaux de l’agriculture biologique sont bien plus clairs et évidents. Cela vaut donc le coup de s’y attarder quelques instants… Le rapport de l’Inra déjà évoqué étudie l’usage des ressources naturelles non renouvelables et les performances environnementales de l’agriculture biologique.

Pas de surprise : à l’échelle mondiale, la consommation d’énergie totale par unité de surface est inférieure en agriculture bio (l’écart avec l’agriculture conventionnelle se réduit quand on analyse à l’unité produite, mais demeure présent). La consommation d’eau est moins importante, la qualité des sols est meilleure, les ressources en eau sont préservées, tout comme le biodiversité... Les émissions de gaz à effet de serre sont inférieures pour l’agricuture biologique par hectare (mais le résultat s’annule voire s’inverse quand on l’exprime en unité produite). (...)