
La loi Macron, autorisant le travail le dimanche dans les zones touristiques et les centres commerciaux, va-t-elle booster les affaires ? Parmi les effets pervers, la mise en danger des petites enseignes et la fin du sacro-saint repos dominical.
Bienvenue à Beaugrenelle. Ses scintillements, son atrium, sa coupole bleutée, ses 110 enseignes réparties sur 3 îlots, 6 niveaux et 50 000 mètres carrés, ses 1 800 employés qui vous accueillent avec leur sourire commercial, et vous scannent à l’entrée avec leur détecteur de métaux. Depuis l’entrée en vigueur fin septembre des dispositions de la loi Macron, ce temple de la consommation fait partie des 12 ZTI (zones touristiques internationales) de Paris où les commerces sont autorisés à ouvrir tous les dimanches. Ou, plus exactement, à faire travailler du personnel ce jour-là, sous réserve d’un accord entre patron et syndicats au sein de l’entreprise. Un zonage qui couvre 6,7 % du territoire parisien et englobe à la fois les secteurs touristiques (Champs-Elysées, Saint-Germain...) et les centres commerciaux (Forum des Halles, Italie 2, Bercy Village...).
Le dimanche, un jour comme les autres ?
A Beaugrenelle, les effets de ce nouveau régime se font déjà sentir à l’intérieur : 60 000 personnes par jour dès les premiers dimanches, avec une fréquentation dominicale du cinéma Pathé, auquel on accède uniquement par la galerie marchande, qui a désormais dépassé celle du samedi. Mais quelles conséquences dans le quartier ? (...)
A Marais-République, après plusieurs dimanches en berne marqués par les attentats du 13 novembre, il plane une étrange ambiance militaro-consumériste : soldats en faction devant les vitrines, fouilles des sacs et des manteaux, ronron des hélicos dans le ciel... Ce qui n’empêche pas les Parisiens de revenir faire chauffer la carte bancaire. (...)