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PMA aux Etats-Unis : l’anonymat du don de gamètes s’effondre du fait des sites d’ADN
Article mis en ligne le 19 novembre 2018
dernière modification le 17 novembre 2018

Il a suffi à Ryan Kramer d’un peu de salive et de neuf jours de recherches généalogiques pour découvrir l’identité de son père biologique, alors même que cet homme n’avait jamais testé son propre ADN et croyait qu’il ne serait jamais retrouvé.

C’était en 2005, au tout début des sites de tests ADN ; Ryan avait 15 ans. Treize ans plus tard, l’explosion des tests ADN individuels aux Etats-Unis permet aux personnes nées d’un don anonyme de sperme ou d’ovocytes d’identifier leur "donneur" dans la majorité des cas.

"Il faut être naïf pour croire qu’une personne donnant du sperme ou des ovocytes peut rester anonyme aux Etats-Unis", dit à l’AFP CeCe Moore, pionnière de la généalogie génétique et créatrice de la page Facebook DNADetectives.

"La divulgation se produira, c’est une conséquence inévitable", confirme à l’AFP Peter Schlegel, président de la Société américaine de médecine de la reproduction. Pour lui, d’ici cinq ans, cela fera partie de la "conversation standard" avec donneurs ou candidats à la procréation médicalement assistée (PMA).(...)

Les donneurs sont identifiés indirectement : par leur proximité génétique avec un cousin éloigné qui a lui-même fait un test ADN. Avec au moins dix millions de personnes analysées aux Etats-Unis, le simple jeu des probabilités fait que la quasi-totalité de la population est associable à l’un des profils enregistrés.

Le site qui a vendu son kit ADN à Ryan a calculé que deux hommes, dans sa base de profils, avaient avec lui un ancêtre commun au 17e siècle. (...)

En France, où le débat sur l’anonymat des dons de gamètes accompagne celui sur l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, ces tests sont interdits.

Mais des Français contournent l’interdiction de livraison des kits, et il suffirait, en théorie, de quelques centaines de milliers de profils pour commencer à obtenir des résultats. C’est déjà le cas au Royaume-Uni et dans une moindre mesure aux Pays-Bas, selon CeCe Moore.