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PPP : Le stade terminal du partenariat profit-profit
Article mis en ligne le 13 septembre 2014

Main basse sur le foot pour des stades qui coûtent les yeux de la tête. Des équipements publics captés par des jeux d’actionnaires.

En juin, le stade du Mans n’a accueilli qu’un seul match, de foot féminin. En mai, une chasse aux œufs de Pâques pour 200 gamins, devant les tribunes vides. Conçu pour la ligue 1, livré en 2011 mais privé d’équipe pro deux ans après, le stade cherche à limiter la casse après la faillite du club, finalement rétrogradé en division d’honneur amateur, l’équivalent de la 6e division. Le grand gagnant reste Vinci qui a construit le stade en PPP, partenariat public privé, et le gère pour 35 ans. Une fois le club pro (qui devait assurer la moitié des recettes) en déroute, le groupe de BTP a réclamé à la collectivité locale le manque à gagner prévu par contrat. Clause pour « aléa sportif », loyer dû : la contribution à rallonge de la ville monte à 3,4 millions d’euros par an. Et Vinci peut résilier à tout moment le contrat de cette « cathédrale vide », en exigeant une compensation financière, dont le montant reste un sujet de polémique. Échec patent d’un stade surdimensionné pour une équipe sans stabilité au haut niveau. (...)

Surcoût dès le départ

A Marseille, la rénovation du stade Vélodrome, passé de 50 000 à 67 000 places, « excède largement les besoins habituels de la ville et même les impératifs de l’Euro 2016 » selon la chambre régionale des comptes qui juge le montage financier trois fois plus cher qu’un emprunt bancaire direct. Et la place créée à Marseille est deux fois plus chère qu’au nouveau stade de Bordeaux.

A Bordeaux, justement, le stade construit en PPP (Partenariat public-privé) par le tandem Vinci-Fayat affronte un recours gênant, engagé devant le tribunal administratif par le PS local, arguant que Juppé a trompé les élus en rabotant de moitié le coût du grand stade, prétendant un coût de 3,5 millions d’euros par an. Si les juges suivent l’argument, la Ville devrait annuler le contrat et reprendre le chantier en régie directe avec emprunt aux banques, ou reforger un contrat plus conforme. Toujours un peu cher pour un équipement qui ne sert, en gros, que 20 à 25 jours par an. (...)

normes et contraintes ont déroulé le tapis rouge aux multinationales de la finance et du BTP. Pour l’Euro 2016, les géants