
Pape François, vous pouvez combattre la haine. Abrogez immédiatement l’article 2357 du catéchisme stigmatisant cette orientation sexuelle. Votez la dépénalisation universelle de l’homosexualité à l’ONU.
Il ne fait pas de doute que l’abominable tuerie d’Orlando est un crime de haine contre les homosexuels. Face à l’horreur, il ne suffit pas de déplorer ni même de compatir, il faut lutter et combattre ce qui conduit à la haine et au crime. En cette matière, toute connivence avec des propos ou des attitudes pouvant porter à la haine des personnes homosexuelles est une faute. Le crime homophobe de masse d’Orlando ne doit pas cacher la multitude de violences, morale ou physiques, subies par les gays et les lesbiennes à raison de leur orientation sexuelle dans le monde entier. C’est la violence de l’exclusion qui est contraire à la loi naturelle, et rien d’autre.
Cette faute, vous avez, pape François, commencé à la reconnaître lorsque vous avez déclaré que les chrétiens, et spécifiquement les catholiques, devaient demander pardon aux personnes homosexuelles et que celles-ci ne devaient pas être discriminées.
Ce sont de belles et bonnes paroles, une pensée élevée qui vous est familière, mais il faut maintenant aller plus loin.
Pape François, vous pouvez combattre la haine. Abrogez immédiatement l’article 2357 (1) du catéchisme stigmatisant cette orientation sexuelle. La répression pénale de l’homosexualité constitue, on le sait, un terrain propice au passage à l’acte meurtrier, c’est pourquoi nous vous appelons à engager à l’ONU votre autorité et celle du Vatican, aujourd’hui étrangement réfugié dans l’abstention, pour obtenir la dépénalisation universelle de l’homosexualité.
Nous ne sommes pas un « lobby » mais des hommes et des femmes, de toutes les orientations sexuelles, qui reconnaissons les personnes homosexuelles comme des frères et de sœurs, un groupe humain à part entière, qui lorsque la menace pèse, a droit à une protection active.
Pape François, la haine ne doit pas passer par des textes ou des positions que l’on conserverait par fidélité à des usages anciens. Souvenez-vous de l’engagement éclatant et sans équivoque du pape Jean XXIII contre l’enseignement millénaire du mépris l’égard du peuple juif.
Pape François, notre temps a besoin de grandes voix pour lutter contre la violence et la haine. C’est pourquoi, chrétiens ou non, au-delà de nos appartenances spirituelles, ou de nos croyances, réunis dans notre commune humanité, nous vous lançons cet appel ouvert à la signature de tous, car tous sont concernés. Vous êtes l’une de ces voix, ne vous taisez pas.