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Des BRICS aux townships : la ségrégation raciale et sociale se poursuit en Afrique du Sud
Article mis en ligne le 22 avril 2019

Par la lutte, le peuple sud-africain a réussi à mettre fin il y a plus de 25 ans au régime légal de l’Apartheid [1]. Malgré cela, même si elle est contraire à la loi, la poursuite de la ségrégation raciale de facto est évidente.

De plus, les attaques des capitalistes contre la majorité de la population est particulièrement prononcée. La lutte de classes est une réalité très clairement perceptible d’autant que l’évolution sociale principale, c’est l’accession d’une petite minorité de Noirs au statut de capitalistes. Face aux capitalistes blancs et noirs, une majorité de la population non blanche continue de vivre dans des conditions de pauvreté grave ou extrême. (...)

L’Afrique du Sud est un des pays de la planète où les inégalités sont les plus prononcées. De plus, le taux de chômage avoisine les 27%. L’ANC (Congrès National Africain), après avoir joué un rôle fondamental dans la lutte contre l’apartheid, dirige, avec le Parti Communiste, le pays depuis 25 ans. Le gouvernement ANC-PC applique une politique néolibérale avec un grain de politique sociale. La dure réalité de cette politique a trouvé une illustration tragique en 2012 quand les autorités ont fait réprimer une grève des mineurs à Marikana provoquant la mort de 34 ouvriers. Plusieurs dirigeants actuels de l’ANC, dont le capitaliste Cyril Ramaphosa [3] qui préside le pays depuis 2018, ont été mêlés à la répression et avaient des intérêts personnels dans l’entreprise privée propriétaire de la mine de Marikana. Le passé glorieux de l’ANC est bien loin. (...)

Dans un contexte très difficile, de nombreuses luttes de résistance ont lieu autour des quartiers pauvres tant dans les villes que dans le monde rural. De nombreux ménages populaires sont très endettés car les salaires ou les autres revenus sont insuffisants pour vivre. Sur les 34 mineurs tués à Marikana en 2012, 22 subissaient des prélèvements très importants sur leurs salaires afin de rembourser leurs dettes, tout cela parce que leurs salaires étaient tout à fait insuffisants. Bien sûr, il y a aussi la dette publique qui est en augmentation et dont le remboursement entraîne une limitation des dépenses sociales.