En 1988, un généreux donateur s’adresse au maire du village de Mézin (1 400 habitants), dans le Lot-et-Garonne, pour rénover un monastère, à condition que le projet profite à des enfants en difficulté ou à des personnes âgées. L’affaire intéresse un ancien enfant du village, Alain-Paul Perrou, devenu directeur d’itep à Tours, à ceci près qu’il entrevoit une autre destination  : consacrer le don à une initiative en faveur de personnes souffrant de troubles psychiques.

Le donateur recule face à l’idée de léguer de l’argent pour des «  fous  ». Mais Alain-Paul Perrou poursuit son idée, avec le soutien de l’association qui l’emploie  : L’Essor. Il ouvre un Établissement et service d’aide par le travail (esat) à Mézin en 1993, avec très peu de moyens. Il se fait prêter des gîtes communaux et propose des services aux habitants, avec une tondeuse. En réalité, le projet est ambitieux  : «  relancer l’économie du village avec des personnes en situation de grande difficulté psychique  ». Loin de reproduire une logique d’entreprise, voire d’usine, cet esat s’intrique progressivement dans la vie économique. (...)

Pour autant, les personnes accueillies dans l’esat continuent de bénéficier d’un accompagnement spécialisé, y compris à travers des activités commerciales, par exemple avec une «  brocante thérapeutique  ». Un partenariat a été établi avec un médecin de l’hôpital psychiatrique d’Agen.
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Cette formule originale a particulièrement intéressé d’autres esat, notamment celui de Falaise dans le Calvados, et a retenu l’attention de professionnels canadiens. Un point de rencontre a été trouvé  : l’utilisation de la méthode dite de «  valorisation des rôles sociaux  », issue de l’approche psychosociale théorisée par Wolf Wolfensberger, qui se diffuse en France à travers le cedis (Comité européen pour le développement de l’intégration sociale), installé à Agen. (...)

La lecture de ce petit livre à l’écriture limpide et illustré de plusieurs photos est très recommandée.