
En décidant de bombarder le 29 décembre une zone kurde proche de la frontière irakienne, l’armée turque a confondu les 35 villageois tués dans l’opération avec des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(...) Les combats entre le PKK et la Turquie se sont intensifiés depuis l’été 2010. Dernière attaque massive en date : le 18 octobre, 24 soldats turcs avaient trouvé la mort dans des attaques du PKK. Jean Marcou, chercheur, alimente régulièrement la rubrique question kurde de l’Observatoire de la vie politique turque (Ovipot). Il explique que le mouvement kurde est devenu plus agressif :
« Avant le référendum sur la constitution en 2010, il y avait des négociations entre les deux parties. Il semblerait que le PKK ait été déçu des engagements pris par la Turquie sur la question kurde et décidé de rompre la trêve qui avait été établie. »
Les bombardements turcs, qui ont pour but d’atteindre les combattants, actifs le long de la frontière turco-irakienne, se sont aussi intensifiés.
L’intervention turque, menée sur son propre sol ou en Irak, touche en premier les civils qui ne participent pas au conflit. Ils sont particulièrement nombreux en Irak.
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La Turquie n’est pas la seule à prendre en étau les civils avec les mouvements kurdes armés. Depuis juillet, l’Iran a lui aussi intensifié ses bombardements à la frontière irakienne pour combattre le PJAK, l’équivalent iranien du PKK créé en 2004.
Des centaines de familles ont dû être déplacées. Selon Human Rights Watch, les soldats iraniens qui ont pénétré sur le sol irakien ont détruit leurs maisons et tué leur bétail.
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