
Quatre procédures, quatre interpellations, quatre placements en rétention : le préfet n’a rien épargné à deux enfants âgés de 6 et 4 ans !
Idriz et son épouse Mizafere Emini, victimes de menaces et d’ agressions physiques très graves ont fui la Serbie, leur pays, en 2008. En 2009 la famille Emini arrive à Troyes portée par l’espoir d’obtenir le droit d’asile qui leur est refusé. Une demande d’autorisation de séjour est rejetée par le préfet de l’Aube de l’époque puis par son successeur en novembre 2010 qui leur délivre une OQTF.
Sans papier et sans droit, le sort de la famille Emini tient à un fil que la préfecture de l’Aube décide de rompre en juillet 2011 une première fois, une deuxième fois en septembre, une troisième fois le 31 janvier dernier et une quatrième fois le 21 février. Chaque fois, le scénario est le même : des policiers débarqués au petit matin pour arrêter le couple et les enfants conduits au commissariat puis en centre de rétention.
À quatre reprises pourtant, les tribunaux administratifs de Metz, de Melun et de Strasbourg annulent la décision de placement en rétention administrative et mettent en avant la convention internationale des droits de l’enfant. Celui de Strasbourg, le dernier saisi, va même plus loin annulant l’O.Q.T.F. (Obligation de Quitter le Territoire Français) et notant :
« Le préfet a méconnu les intérêts supérieurs des enfants. Il lui est fait injonction de délivrer à chacun des époux Emini une autorisation provisoire de séjour dans un délai de quinze jours. L’État leur versera une somme de 1 600 € ».
Le jugement signifié le 3 mars, le préfet avait donc jusqu’au 20 mars pour se mettre en conformité.
La responsable du service des étrangers, très mal à l’aise, nous a informé que le préfet refusait de délivrer une autorisation de séjour, qu’il avait fait appel du jugement et demandé un sursis à exécution du jugement.
Leur avocat a informé le tribunal administratif de Strasbourg et a saisi également le défenseur des droits des enfants.
Pour que cette famille puisse enfin vivre en paix dans notre pays et leurs enfants y grandir !