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Paris d’exil
Pétition sur l’accueil des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s au Conseil de Paris : les suites
Article mis en ligne le 13 juillet 2017

Paris, le 13 juillet 2017
Suite à la pétition lancée par Paris d’Exil, demandant la mise à l’abri des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s, la Mairie de Paris a présenté un vœu de l’exécutif.

Celui-ci « interpelle l’Etat pour proposer une centralisation par l’Etat du dispositif d’évaluation et de mise à l’abri d’urgence des jeunes migrants (..) ».

Cette interpellation a été confirmée par la présentation par Mme Hidalgo d’une proposition dans la perspective d’une « Loi d’orientation et de programmation pour l’accueil des migrants
humanitaires et pour une politique nationale d’intégration », envoyée aux parlementaires.

Nous constatons l’impact de la e-pétition citoyenne et de la saisie du Conseil de Paris, qui a enfin suscité une réaction de la Mairie de Paris en terme de propositions, après de longs mois d’alertes.

Nous regrettons cependant que ces propositions consistent essentiellement à en appeler à un autre acteur, dans une sorte de « passage de patate chaude » qui est malheureusement trop fréquent sur le sujet de l’accueil des exilé.e.s en général et des mineur.e.s isolé.e.s en particulier.

Nous rappelons à la mairie de Paris que, jusqu’à nouvel ordre, elle est en charge de la protection des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s sur son territoire, conformément au droit de l’enfant et aux missions des départements. Et que l’appel à l’Etat ne peut en aucun cas l’exonérer de cette responsabilité.

Dans ce cadre, nous serons particulièrement attentif.ve.s au suivi aux engagements pris lors de son vœu par l’exécutif parisien et rappelons nos revendications :

La Ville de Paris s’est engagée à « présenter les conclusions du groupe de travail sur l’évaluation de la minorité et de l’isolement (…) et que leur mise en œuvre fasse l’objet d’un suivi régulier » : nous attendons les relevés de conclusion de ce groupe de travail, et serons vigilant.e.s auprès du Conseil de Paris sur leur mise en oeuvre.
Nous rappelons notre revendication majeur : l’application lors de cette évaluation de la « présomption de minorité » qui doit bénéficier au jeune mineur.e.
Or nous avons les plus grandes craintes quand nous entendons l’adjointe à la mairie de Paris chargée des relatives à la solidarité et à la protection de l’enfance présenter lors d’une interview les mineur.e.s isolé.e.s comme « les jeunes qui se présentent comme mineur.e.s non accompagné.e.s » [1].

« La ville de Paris s’engage à adapter le dispositif de prise en charge en fonction du nombre d’arrivées constatées, afin notamment de mettre à l’abri l’ensemble des jeunes entre leur arrivée à paris et l’évaluation de leur minorité et leur isolement » : nous avons pris note et serons vigilant.e.s sur l’ouverture de ces 70 places complémentaires d’hébergement.
Nous soulignons à nouveau que l’hébergement en hôtels est inadapté à ces jeunes mineur.e.s et demandons la création de places en foyer, avec un suivi socio-éducatif indispensable. La mairie de Paris s’engage à « renforcer l’accompagnement socio-éducatif proposé aux jeunes », nous serons vigilant.e.s sur la réalité de sa mise en œuvre.

Dans son vœu, la Mairie de Paris interpelle également l’Etat pour « garantir une prise en charge immédiate des jeunes qui ne sont pas reconnus mineurs (…) par la mobilisation des services d’hébergement ou de prise en charge des demandeurs d’asile, en particulier les jeunes en situation de recours contre la décision les reconnaissant majeurs ». Or à Paris les dispositifs pour demandeur.se.s d’asile étant déjà saturés, les jeunes en recours ne sont pas pris.es en charge par ces dispositifs, qui seraient de toutes façons inadaptés voir dangereux pour eux.elles. Rappelons qu’aujourd’hui ce sont plusieurs centaines de jeunes qui sont ainsi mis à l’abri par des hébergeur.se.s.

Enfin, nous regrettons que dans ce vœu, la Mairie de Paris n’ait pas évoqué l’accès à la scolarisation, à la santé, à l’accompagnement juridique et socio-éducatif pour permettre la construction d’un avenir pour ces jeunes.

En synthèse, nous rappelons à la Mairie de Paris qu’elle est toujours en charge des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s sur son territoire, qu’il ne suffit pas d’en appeler à l’Etat pour « botter en touche » , et qu’il est urgent que chaque acteur s’investisse dans le cadre de ses responsabilités.