Jours d’ultimatum, temps des extrêmes. Athènes sous 35 degrés et réunions de crise, kairós. “Nous n’avons pas le droit d’enterrer la démocratie sur le sol ou elle est née. Ce n’est pas une affaire de blocage idéologique, cela concerne la démocratie. Nous attendrons avec patience jusqu’au moment om les institutions adhérerons au réalisme”, déclare Alexis Tsípras lundi matin au “Quotidien des Rédacteurs”. Ambiance garantie.
Le pays se préparerait au pire ou... au mieux ! “Ne pas parvenir à un accord avec les institutions nous mènera dans des eaux totalement inconnues ; tel est l’avis des économistes SYRIZA”, a déclaré un député SYRIZA lors d’une réunion publique et ouverte à tous qui s’est tenue dimanche (14 juin) au soir dans un quartier d’Athènes.
Le principal intervenant était Tássos Koronákis, secrétaire général SYRIZA, pour qui, l’intransigeance des créanciers de la Grèce s’explique par la crainte de voir d’autres peuples d’Europe contester les politiques de rigueur. Atmosphère électrique et crispations entre les différents courants. “Qu’allez-vous faire des responsables politiques du mémorandum ? Ils ont provoqué des milliers de suicides. Ces gens... il faut les pendre”, a-t-elle lancé une retraitée. “Nous ne pendrons personne”, a répliqué une députée SYRIZA et la retraité... a aussitôt quitté les lieux.
Tássos Koronákis, paraissait bien préoccupé d’une seule pensée, celle du jour et de la soirée qui n’avait rien d’un Grand Soir. Les négociations entre la Grèce... Tsipriote et les institutions venaient tout juste d’être interrompues à Bruxelles, “le piège s’est refermé sur la Grèce”, hurlent depuis haut et fort les medias mémorandistes. “Il faut enfin oser la rupture contre l’hybris. Tsípras ainsi que nos négociateurs doivent s’armer de notre culture et affronter les créanciers - rapaces... disposant d’Aristote sous la dent. La peur doit être brisée” a aussitôt lancé un habitant du quartier et écrivain, il a été très applaudi. (...)
Quoi qu’il arrive, nos plages se remplissent et nos banques se vident ! Les... créanciers institutionnalisés se tirent les cheveux (...)
Déjà, je scenario à la chypriote semble impraticable. On ne pourra saisir une partie des dépôts car ces dépôts... n’existent pratiquement plus. Les banques grecques sont mortes, la BCE y disposerait des cadavres et alors certains chez SYRIZA osent rêver enfin de la création d’une nouvelle banque du développement hors contrôle de la BCE. Réalisme ou illusion ? (...)
Míkis Theodorakis, déjà grand compositeur, dans un texte diffusé ce week-end, appelle “à la création d’un nouveau mouvement EAM”, Front National de Libération (grand mouvement de la Résistance lié au PC grec durant les années 1940).
Il a également souligné, que “le peuple découvre soudain que SYRIZA se transforme en une composante de ce Parlement alors blâmable. Le peuple est donc depuis comme tétanisé, déçu, et donc, plus personne ne manifeste dans les rues. La certitude de la victoire du peuple doit être fondée désormais sur les principes suivants : d’abord, l’organisation d’un Front patriotique et social à la manière d’EAM. Deuxièmement : l’exploitation de notre richesse nationale et troisièmement : les alliances nouvelles avec les États comme la Russie et la Chine, ces derniers nous traiter de façon égale et non plus hostile, comme cela est le cas depuis 1821 (indépendance de la Grèce) avec nos... amis implacables (puissances de l’Europe Occidentale) ; car ces derniers nous traitent alors comme leur colonie”. Voilà encore pour une... certaine ambiance à Athènes. (...)