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Polémique : le festival d’Angoulême annule l’exposition Bastien Vivès
#Angoulême #BastienVivès
Article mis en ligne le 14 décembre 2022

Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) a annoncé mercredi l’annulation d’une exposition consacrée au dessinateur Bastien Vivès après les « menaces » reçues par cet auteur d’oeuvres polémiques mêlant pornographie et mineurs.

L’exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » devait ouvrir fin janvier dans la cité charentaise à l’occasion de cet événement, le plus important pour le monde de la BD. « Des menaces physiques ont été proférées vis-à-vis de Bastien Vivès. Il n’est dès lors pas possible pour l’événement d’envisager que sa programmation puisse faire peser de tels risques sur un auteur et, potentiellement, dans quelques semaines, sur ses festivaliers », écrit la direction du Festival dans un communiqué. (...)

La polémique avait monté ces derniers jours, avec notamment le lancement d’une pétition en ligne contre l’exposition (plus de 103 000 signataires), lancée par Arnaud Gallais, activiste du droit des enfants et cofondateur du collectif Prévenir et Protéger et du mouvement #BeBraveFrance. Il dénonce « la banalisation et l’apologie de l’inceste et de la pédocriminalité organisée par le dessinateur de BD Bastien Vivès à travers ses ouvrages et ses propos dangereux ».

Plusieurs militantes féministes ont aussi secoué la cloche à l’annonce de cette exposition au FIBD. (...)

Le FIBD a dans un premier temps estimé qu’il n’était pas question de modifier sa programmation. (...)

Banalisation de la pédocriminalité VS liberté d’expression

Sans se remettre en cause sur le choix de cet artiste pour une carte blanche, la direction du festival apporte son soutien à Bastien Vivès, auteur de 38 ans qui a rencontré le succès avec une œuvre variée, dont des BD pornographiques avec des personnages mineurs (Petit Paul), mais aussi des romans graphiques sophistiqués (Une sœur, Polina), des « mangas à la française » (Lastman) ou encore la reprise du personnage de Corto Maltese (Océan noir, 2021).

« Le Festival considère que l’œuvre de Bastien Vivès, dans son ensemble, relève de la liberté d’expression et qu’il revient à la loi de tracer les frontières dans ce domaine et à la justice de les faire respecter », a souligné le FIBD.

Toutefois, à la fin du communiqué, la direction souligne quand même que le « festival n’avait pas connaissance de nombre de propos » tenus par l’artiste et qui « peuvent paraître (…) choquants ou déplacés », ajoutant qu’il « appartient à l’auteur de s’expliquer (…) sur leur sens et leur raison d’être ».

Mardi soir, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, interrogée par Le Parisien, avait estimé que « certains propos » passés de M. Vivès n’étaient « pas acceptables ». « Je comprends l’émoi, parce que ce sont des sujets graves », ajoutait-elle, tout en sous-entendant être favorable à la tenue de l’exposition. (...)