
L’arrestation de sept gendarmes accusés de haine raciale contre des travailleurs asiatiques au Portugal suscite l’émoi. Le Premier ministre Antonio Costa lui-même d’origine indienne a qualifié l’attitude des agents "d’absolument inacceptable".
Coups, humiliations, tortures... Les sept gendarmes arrêtés dans le sud du Portugal étaient motivés par la haine raciale. Cela ne fait aucun doute pour le ministère public qui a retenu la semaine dernière 33 motifs d’accusation contre ces agents.
Leurs victimes sont immigrées et viennent du Bangladesh et d’Inde. Il s’agit de travailleurs agricoles dans la région horticole d’Odemira á 200 km au sud de Lisbonne.
Récidivistes
Trois des accusés seraient récidivistes et ont déjà été condamnés a de la prison avec sursis et un temps expulsés de la gendarmerie. L’un des gendarmes a commenté l’existence de vidéos tournées sur leurs passages à tabac et enclenché ainsi l’enquête qui dure depuis plusieurs mois.
L’affaire a été dévoilée jeudi soir par la télévision CNN Portugal. D’après ce reportage, des gendarmes ont été filmés en train d’agresser et humilier des immigrés. Ces hommes ont été frappés, roués de coups, obligés de s’agenouiller dans des positions humiliantes ou encore aspergés de gaz lacrymogène, selon les images diffusées par cette chaîne de télévision.
Les faits, qui remontent à 2018 et 2019, font actuellement l’objet d’une enquête interne et de la justice, a indiqué la Garde nationale républicaine (GNR). (...)
Pour l’instant, deux gendarmes ont été suspendus par le ministre de l’Intérieur, tandis que pour les autres les enquêtes de l’Inspection générale de l’administration interne sont encore en cours.
Au cours des trois dernières années au Portugal, 28 militaires ont été expulsés de la gendarmerie.
Le sujet est sensible au Portugal depuis la mort de l’Ukrainien Igor Homenyuk victime de mauvais traitement infligé par des agents du service des étrangers. Au printemps dernier c’est l’explosion des cas de Covid-19 au sein des communautés agricoles de cette région du sud qui avait attiré l’attention sur les conditions de vie difficile de cette communauté de près de 40 000 travailleurs.