
La Directive-cadre européenne sur l’eau d’octobre 2000 fait figure d’horizon indépassable de la gestion de l’eau. Et pour longtemps puisque l’horizon 2015, date à laquelle, grâce à la DCE, nous étions censés recouvrir un « bon état écologique et chimique de toutes les masses d’eau » est désormais reporté à 2021, 2027… Mais il y a plus grave. Tout questionnement sur le bien fondé d’une politique publique de l’eau est immédiatement dissous, annihilé, par l’invocation immédiate de la sacro-sainte DCE qui résoudra tout. Mais comme il est désormais patent qu’elle ne résoudra rien, le débat public gagnerait grandement à ne plus être enfermé dans le carcan d’une DCE qui a très vite mué en dispositif bureaucratique épouvantablement jargonnant, qui interdit toute remise en cause radicale de politiques dont la faillite ne cesse d’apparaître au grand jour. On peut donc égréner sans peine au moins dix raisons d’en finir avec le « mantra de la DCE », nouveau catéchisme obligatoire de notre temps...