
Quatre experts de l’IPBES — le « Giec de la biodiversité » — ont lancé un appel à réorienter les plans de relance, afin qu’ils « n’amplifient pas en eux-mêmes les risques d’épidémies et de crises futures ». Dans un communiqué publié le 27 avril par la plateforme intergouvernementale, Josef Settele, Sandra Díaz, Eduardo Brondizio et Peter Daszak ont ainsi insisté sur l’importance de « mesures permettant de sauver des vies, protéger les moyens de subsistance et sauvegarder la nature pour réduire le risque de futures pandémies ».
Une seule espèce est responsable de la pandémie de Covid-19 : la nôtre. Comme pour les crises du climat et de la biodiversité, les récentes pandémies sont une conséquence directe de l’activité humaine — en particulier de nos systèmes financiers et économiques mondiaux, fondés sur un paradigme limité qui valorise la croissance économique à tout prix. Nous disposons d’une petite fenêtre d’opportunité, en surmontant les défis de la crise actuelle, pour éviter de semer les graines de celles à venir.
Si plus de 70 % de toutes les maladies émergentes proviennent d’animaux sauvages et domestiques, « les pandémies, en revanche, sont causées par des activités qui mettent un nombre croissant de personnes en contact direct et souvent en conflit avec les animaux porteurs de ces agents pathogènes », ont-ils aussi rappelé. (...)
« Pourtant, ce n’est peut-être que le début, ont-ils averti : Le potentiel de futures pandémies est vaste ». On estime que jusqu’à 1,7 million de virus non identifiés du type connu pour infecter les humains existent encore chez les mammifères et les oiseaux aquatiques (...)
Face à cette menace, les experts ont identifié « trois considérations importantes[qui] devraient être au cœur des plans de relance » : (...)
« La réponse à la crise Covid-19 exige que nous affrontions tous les intérêts qui s’opposent à un changement transformateur et que nous mettions fin au business as usual, ont conclu les scientifiques. Nous pouvons sortir de la crise actuelle plus forts et plus résistants que jamais, mais pour cela, il faut choisir des politiques et des actions qui protègent la nature, afin que celle-ci puisse nous aider à nous protéger »