
Durant les précédentes décennies en France, les mines de charbon, de fer ou d’uranium ont, une à une, fermé leurs portes. Le secteur minier semblait avoir tiré sa révérence et appartenir à un passé industriel révolu.
Pourtant, depuis 2013, trois permis exclusifs d’exploration (PER) ont été accordés par l’Etat à des entreprises privées : dans la Sarthe, dans la Creuse et dans le Maine-et-Loire. C’est la première fois depuis une trentaine d’années que la France autorise des recherches dans le but de lancer l’exploitation de métaux.
Une vingtaine de mines encore exploitées
(...) Depuis une dizaine d’années, la demande en métaux a explosé. Ils sont partout : dans les automobiles, les câbles électriques, les éoliennes, les ordinateurs et téléphones, etc. La France dispose de gisements de métaux précieux – or, plomb, zinc, etc. – et de métaux dits stratégiques – antimoine, germanium, graphite, tantale, etc.
Le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), établissement public à caractère industriel et commercial, a mené jusqu’en 1991 un inventaire des sols français. Après retraitement des données en 2013, l’organisme a présenté vingt-sept sites à potentiel minier. Les gisements se trouvent essentiellement dans les massifs armoricain et central, ainsi que dans les Pyrénées. (...
Depuis 2008, l’Europe a mis en place une politique concernant les matières premières. Il s’agit de s’en assurer l’accès via une « diplomatie des matières premières » dans les pays miniers, de promouvoir le recyclage des métaux et de soutenir l’exploitation des gisements au sein de l’union.
Le but : garantir l’indépendance vis-à-vis des pays exportateurs, comme la Chine, la Russie et certains pays d’Afrique, figurant parmi les premiers fournisseurs de matières premières de haute technologie en Europe.
En France, la réflexion est menée par les gouvernements successifs. Mais c’est Arnaud Montebourg, ministre actuel de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique qui relance véritablement le secteur des mines.
Le 21 février 2014, il annonce dans Le Parisien la création d’une compagnie minière nationale, chargée – entre autres - de « prospecter et exploiter d’abord notre sous-sol ».
Dans la foulée, le 19 juin 2014, il signe le contrat de filière « Industries extractives et de première transformation » : la filière des mines, carrières et de la transformation des métaux est créée. (...)
Un projet de loi devait être présenté au Conseil des ministres au printemps 2014. Mais il est au point mort. « Il sera déposé au Parlement au début de l’automne », assurait Arnaud Montebourg le 10 juin devant l’Assemblée nationale.
Pour répondre à la demande constante en métaux précieux, il reste une solution : les recycler. Car un incroyable gisement, surnommé « mine urbaine », existe à la surface de la planète. Ce sont tous les métaux présents dans les bâtiments, les avions, les éoliennes, les ordinateurs, etc.
En proportion, il y a plus d’or dans un appareil électronique que dans une mine. Mais ces mines urbaines s’avèrent difficile à exploiter : les objets électriques et électroniques contiennent parfois plusieurs dizaines de métaux différents, qu’il est délicat de séparer.
Et puis, il y a une autre solution, simple, mais que personne ne semble vouloir envisager : réduire la consommation de métaux… Il n’y a, après tout, aucune fatalité, à ce que la demande en augmente sans arrêt. (...)