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Pour sauver le climat, le gouvernement choisit des sponsors très controversés
Article mis en ligne le 28 mai 2015

On attendait depuis plusieurs semaines de connaître le nom des multinationales appelées à devenir les sponsors officiels de la Conférence climat de Paris (COP21), qui doit se tenir à la fin de l’année. Le ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius vient de rendre publique la liste de ces sponsors, qui confirme les craintes des associations et des militants du climat. Y figurent notamment des firmes énergétiques fortement investies dans le charbon – EDF et Engie (ex GDF Suez) – et une banque championne européenne du financement des énergies fossiles (BNP Paribas).

Il y a quelques semaines, à l’occasion de la « fuite » des premiers noms des sponsors potentiels, un article de l’Observatoire des multinationales notait déjà l’absence de critères clairs pour déterminer le degré de respectabilité climatique attendu des sponsors. Les organisateurs de la COP21 affirmaient pourtant avoir tiré les leçons des controverses qui avaient marqué la conférence, organisée en Pologne en 2013, sponsorisée par des grandes entreprises privées ouvertement favorables au charbon, la plus polluante des énergies fossiles (lire notre enquête.)

Finalement, le gouvernement français semble avoir décidé d’accepter à peu près n’importe qui. Malgré les déclarations officielles mettant en avant les « promesses » des entreprises concernées et leur « engagement » en faveur du climat, il aurait été difficile d’envoyer un message aussi négatif à quelques mois de la COP21.
Les négociations aux mains des pollueurs ? (...)

Comme le notent les Amis de la Terre, Attac France, Corporate Europe Observatory, 350.org et WECF dans un communiqué acerbe, on retrouve aussi dans la liste « Air France, entreprise aéronautique opposée à la réduction des émissions dans le secteur de l’aviation, le groupe Renault-Nissan, fabricants d’automobiles extrêmement polluantes, Suez Environnement connue pour sa participation au lobby pro-gaz de schiste français ». Ces associations « redoutent que les négociations se retrouvent aux mains des pollueurs ». Sans oublier des multinationales pointées du doigt pour leurs pratiques fiscales (Ikea, LVMH, BNP Paribas notamment)
« Business as usual »

Au-delà des controverses associées aux pratiques de telle ou telle entreprise, c’est le rôle privilégié ainsi accordé aux multinationales dans la Conférence climat qui pose un problème de fond. Les entreprises ont certes un rôle à jouer pour favoriser le changement. Mais le discours officiel de ceux qui soutiennent l’implication des grandes entreprises dans la Conférence climat revient généralement à entériner une seule idée : l’action en matière climatique ne doit pas remettre en cause l’ordre économique établi.

Avec une telle logique, on peut d’ores et déjà être assuré que les mesures prises ou annoncées lors de la Conférence climat de Paris en décembre resteront minimales, bien en-deçà de ce qui serait nécessaire pour prévenir les effets les plus dramatiques du dérèglement climatique. On peut aussi être assuré que ce seront les citoyens, les usagers et les consommateurs, et non pas les entreprises et leurs actionnaires, qui en supporteront les coûts (...)