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Poutine s’improviserait général à distance dans le Donbass (et ça ne marche pas très bien)
Article mis en ligne le 19 mai 2022

(...) Si d’autres fronts semblent plus favorables aux troupes du Kremlin, la récente reprise de Kharkiv par les armées Ukrainiennes ou la cataclysmique tentative de traverser le Donets furent deux nouveaux revers majeurs pour un président russe dont la fragilité en interne semble croissante.

Il est pourtant peut-être partiellement responsable de ces désastres : selon les sources militaires occidentales interrogées par les quotidiens britanniques, Vladimir Poutine serait engagé « à un niveau de colonel ou de général de brigade » dans les opérations en cours.

« Nous pensons que Poutine et Gerasimov sont impliqués dans les décisions tactiques à un niveau qui serait celui attendu d’un général ou d’un général de brigade », ont ainsi expliqué des sources militaires anonymes au Guardian. (...)

On a d’ailleurs vu, depuis le début de la guerre, les généraux russes prendre part très directement aux combats en allant donner leurs ordres au plus près du front, avec pour conséquence la mort d’un nombre record d’entre eux sous les bombes ukrainiennes.

Cette chaîne hiérarchique rigide, à opposer aux plus grandes libertés opérationnelles laissées aux groupes de combattants ukrainiens, donc à leur créativité et leur adaptabilité, coûte cher à l’armée russe, qui peine à faire valoir autre chose que la force brute de son plus grand nombre.

L’ajout de l’échelon supplémentaire et on ne peut plus supérieur que constituent Vladimir Poutine et son état-major, loin des combats, ne peut que gripper un peu plus la machine russe. (...)

Des échecs répétés qui commencent à faire jaser en Russie même, où les règles concernant ce qui est raconté du théâtre de guerre en Ukraine sont pourtant drastiques et peuvent vite vous mener en prison.

Colonel à la retraite et consultant dans divers médias du pays, Mikhail Khodaryonok s’est ainsi permis de dérouler une diatribe assez sévère contre les opérations russes en Ukraine et leurs échecs répétés, tout comme les menaces nucléaires de Poutine qui ne sont « qu’une blague », sur la chaîne de télévision d’État Rossiya 1, l’une des plus regardées.

The Week a également pu constater que certains des blogueurs militaires les plus suivis du pays n’avaient pas eu de mots assez durs pour décrire le désastre de la traversée ratée de la rivière Donets.

« La goutte qui a fait déborder le vase de ma patience ont été les événements à Bilohorivka où, par stupidité –j’insiste du fait de la stupidité de la chaîne de commande russe–, un bataillon tactique entier a été perdu, possiblement deux », a ainsi écrit Yuri Podolyaka à ses 2,1 millions d’abonnés.

« Les commentaires émis par ces blogueurs très suivis pourrait alimenter des doutes bourgeonnants à propos des perspectives de la Russie dans cette guerre et sur la compétence de ses leaders militaires », a écrit à ce propos Institute for the Study of War (ISW). (...)