En 2011 et 2013, nous vous proposions quelques promenades estivales sur le site d’Acrimed. Voici, pour cet été 2014, des exemples pour se souvenir que la publicité (qui fait vivre et mourir de nombreux médias), occasionne souvent un inacceptable mélange des genres, quand elle n’est pas tout simplement le fer de lance d’une idéologie. Quelques exemples, légèrement présentés : en tenue estivale, en quelque sorte.
L’économie des médias français reposant pour tout ou partie sur la publicité, son contenu, sa place et son rôle peuvent faire l’objet de plusieurs approches.. Il y a bien sûr les questions d’indépendance : quelle est celle d’une radio ou d’un magazine vis-à-vis de ses annonceurs quand ces derniers contribuent majoritairement, voire totalement, à son financement ? Y compris, pour ne citer qu’un seul exemple rarement évoqué, dans la presse quotidienne régionale, dont les principaux annonceurs sont parfois… les collectivités locales.
Mais cet aspect semble presque accessoire quand médias et publicité semblent mariés « à l’amour, à la mort ». Rien n’arrête alors les rapprochements, et certainement pas le respect du minimum de déontologie que l’on croirait nécessaire à la publication d’un titre de presse.
Mélanges des genres
Par exemple : un article vous explique les bienfaits de telle ou telle pratique, de tel ou tel produit, de tel ou tel placement financier… Vous vous dites alors (on doute que vous vous le disiez vraiment, c’est pour le style...) : « Chic ça m’intéresse, mais vers qui me tourner ? » Et miracle, la réponse est là, face à l’article, ou juste en dessous de lui : une publicité pour une marque spécialisée dans la pratique, le produit ou le placement dont il était question. Ces miracles se produisent souvent dans la presse française. Ici, chez la presse télévisuelle, transformée pour l’occasion en conseiller en emploi par intérim… et là, chez une presse autrement plus respectable.
Autre grand classique de la communication moderne : l’encart de plusieurs pages (jusqu’à 16) intégré à une publication dont il reprend le style graphique et journalistique… mais pas trop. Car il arrive que des chartes veillent à empêcher que cela arrive, et que des rédactions s’y opposent. Sans grandes conséquences. Ainsi du Monde et de ses 16 pages de propagande pour le président algérien Bouteflika.
Parfois, cela va plus loin. (...)
La méthode la plus simple reste toutefois la meilleure : posséder un journal, pour y faire publier des articles vantant ses autres activités. En la matière, Bolloré est champion, qui a fait de son quotidien gratuit Direct Matin une formidable vitrine pour son service de location de voitures en libre-service, Autolib. (...)