
Quand des médias de la droite décomplexée, tels Causeur ou Valeurs actuelles, s’adonnent à la critique des médias [1], faut-il qu’Acrimed applaudisse ? Pas nécessairement.
Surtout quand, à la lecture des deux « dossiers » en question, on a le sentiment d’avoir affaire à une opération idéologique opportuniste, qui s’appuie sur des imputations et des approximations, sinon des falsifications, et qui s’inscrit en outre, contrairement à notre critique, dans une « guerre interne » entre médias. Une opération idéologique qui se prolonge aujourd’hui avec la récente mise en ligne d’une pétition exigeant « le pluralisme des opinions dans l’audiovisuel public », soutenue entre autres par Valeurs actuelles [2]. (...)
« L’information se fabrique sous le contrôle sourcilleux des syndicats »
En quoi consiste cette traque ? Réponse, toujours avec Élisabeth Lévy : « Si vous avez le malheur d’être un peu trop réac, trop pessimiste, trop catholique, ou trop souverainiste, et, plus grave encore, si vous avez le mauvais goût de voter FN ou de soutenir la Manif pour tous, vous prenez cher. » En résumé, France Inter est « une radio publique de gauche » qui faillit à sa mission de service public en ne reflétant pas la diversité des opinions existant en France.
Pour le très droitier avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel, qui « décrypte toutes les semaines l’actualité pour FigaroVox », le verdict est sans appel : « Sur France Inter, le pluralisme va de la gauche à l’extrême-gauche ». L’universitaire Ingrid Riocreux, contributrice régulière du site de Causeur, renchérit : une journée à l’écoute de France Inter constitue selon elle « un voyage au paradis de la gauche angélique ». Selon Goldnadel, « 90 % des journalistes de Radio France véhiculent, sans même y penser, une idéologie gauchisante sommaire ». L’explication est aussi subtile que le diagnostic (...)
La toute-puissance des syndicats et de Daniel Mermet, que nous ne soupçonnions pas, se traduirait donc par un conformisme de gauche et par un acharnement systématique contre les opinions dissidentes. (...)
Généralités générales et allusions allusives
Cet implacable constat n’a pas manqué de nous surprendre : nous n’avions jamais remarqué à quel point l’antenne de France Inter était squattée par les gauchistes. Mais, prêts à nous laisser convaincre, nous avons étudié attentivement les preuves à charge apportées par les procureurs de Causeur. Et autant le dire franchement : nous n’avons guère été convaincus. Le dossier du mensuel manque en effet singulièrement de contenu, voire d’honnêteté : il repose principalement sur des vérités très générales, « illustrées » par des allusions très allusives et quelques rares exemples soigneusement choisis. (...)