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le Monde Diplomatique
Quand Nestlé faisait espionner Attac
Article mis en ligne le 30 janvier 2012

Entre 2003 et 2008, dans le canton de Vaud, en Suisse, deux employées de l’entreprise de sécurité privée Securitas ont infiltré et espionné, pour le compte de Nestlé, la section locale de l’association altermondialiste Attac, qui préparait un livre consacré à la multinationale. Alors qu’en 2009, l’instruction pénale s’était conclue par un non-lieu, l’affaire était jugée au civil cette semaine. Compte-rendu d’audience.

(...) Le procès au civil de l’affaire du « Nestlégate » s’est ouvert mardi 24 janvier à Lausanne. Neuf plaignants, membres de l’organisation altermondialiste Attac, réclament à la multinationale et à l’entreprise de sécurité privée Securitas une indemnité de 27 000 francs suisses (22 000 euros environ) et la publication du jugement dans la presse.

Ecrivain et membre fondatrice d’Attac, Susan George est l’une des parties au procès. Pour l’intellectuelle franco-américaine, il faut que justice soit rendue : « La Suisse, un pays garant des libertés individuelles et chantre de la démocratie, ne doit pas permettre à Nestlé d’utiliser des méthodes moralement et légalement répréhensibles. Dans cette affaire, nos libertés d’opinion et d’expression ont été bafouées. Si Nestlé peut agir comme bon lui semble en Suisse, nous ne sommes plus en démocratie. » (...)

Cette affaire représente-t-elle un cas isolé ou d’autres scandales couvent-ils ? Après le « Nestlégate », une autre infiltration d’un agent de Securitas avait déjà été révélée : à Lausanne, une jeune femme avait espionné durant plusieurs années le Groupe Anti-Répression (GAR), toujours pour le compte de Nestlé.
(...)

En Suisse, le « Nestlégate » a été fermement condamné par bon nombre d’élus, sans pour autant qu’une réforme législative soit envisagée.
(...)

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