
Les aciéries de Ploërmel, dans le sud de la Bretagne, font beaucoup parler d’elles. Lâchées par les actionnaires, elles ont été reprises en coopérative par les métallos en 2005. Les bénéfices de l’entreprise, spécialisée dans la production de pièces ferroviaires, vont croissant. Les aciéries embauchent et les conditions de travail se sont améliorées. Comme quoi, les salariés ne sont pas des patrons comme les autres.
(...) « Au départ, c’était compliqué. Comment convaincre les gens de mettre des billes, alors que plus rien ne semblait fonctionner ? On a dû faire des tas de réunions, discuter pendant des heures et des heures. » L’union régionale des Scop leur a donné un sérieux coup de main. Et leur dossier était plutôt solide. Pas de dettes, un chèque pour solde de tout compte de l’ancien patron de 1,5 million d’euros. Et de gros clients dont ils étaient sûrs.
40 personnes, sur les 80 qui restent alors pour faire tourner la boîte, décident de devenir « sociétaires ». (...)
Les bénéfices se situent désormais aux alentours de 6 à 7 % du chiffre d’affaires, soit environ 450 000 euros par an. Ils ne servent pas à rémunérer de lointains et anonymes actionnaires : 60% sont réinvestis dans l’entreprise, 25% sont répartis entre tous les salariés (soit environ 1 000 euros par salarié par an) et 15% reversés aux sociétaires. Dix nouveaux postes cherchent preneurs, alors que partout dans la sidérurgie le chômage progresse. Les aciéries de Ploërmel sont souvent citées en exemple de challenge industriel rondement mené.
(...)
« On n’a pas le droit à l’erreur. Il faut que cela marche. C’est parfois lourd. » (...)
Aujourd’hui, ceux qui n’ont pas osé leur savent gré de la réussite. Et si l’on prend le temps de se parler – ce qui est devenu impossible dans bien des ateliers de production aujourd’hui –, on ne rechigne pas non plus à rester une heure de plus au boulot s’il le faut (...)
« Le nombre d’accidents du travail a été divisé par deux. Les maladies professionnelles, des troubles musculosquelettiques pour l’essentiel, ont quasiment disparu. L’absentéisme n’est plus d’actualité. » (...)