
L’organisation néerlandaise Pax a analysé les financements dont profitent les industries de l’armement impliquées dans la fabrication, le stockage et l’entretien d’armes nucléaires. La plupart des grandes banques françaises, dont les banques mutualistes, figurent parmi ces investisseurs. Certaines, comme BNP Paribas, se sont pourtant dotées de charte leur interdisant de financer des armes dites « controversées », dont l’arme atomique. Ailleurs en Europe, des fonds d’investissement ont banni ce type de pratiques.
(...) Les sociétaires des grandes banques mutualistes françaises l’apprécieront-ils ? Le Crédit agricole, le groupe Banque populaire-Caisses d’Épargne (BPCE) et le le Crédit mutuel financent directement ou indirectement l’industrie de l’armement nucléaire, à hauteur d’environ 7 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros). C’est ce que montre le dernier rapport (à lire ici, en anglais) de l’ONG néerlandaise Pax rendu public le 7 novembre sous le titre Don’t Bank the Bomb (Ne financez pas la bombe).
L’ONG a examiné le financement de 28 entreprises qui travaillent, entre autres, dans la fabrication, la maintenance ou le stockage des missiles et têtes nucléaires. Et ce en France, aux États-Unis, en Inde, au Royaume Uni et en Israël. Résultat : au cours des trois dernières années, 411 banques, compagnies d’assurances ou fonds de pension du monde entier ont mis à la disposition des fabricants d’armes nucléaires plus de 400 milliards de dollars.
Des armes pourtant reconnues comme controversées par les banquiers (...)
Des banques et fonds d’investissement du monde entier ont d’ailleurs fait le choix d’exclure totalement de leurs portefeuille les entreprises dont même une partie de l’activité touche aux armements nucléaires et aux armes en général. C’est le cas de la banque éthique néerlandaise ASN Bank. Elle s’interdit tout investissement et financement dans des sociétés impliquées dans la fabrication, la distribution ou le commerce d’armes. Tout comme la Banca Etica italienne ou la compagnie d’assurance suédoise Folksam. Un exemple que pourrait suivre les banques françaises qui se prétendent de « l’économie sociale ». (...)
La branche française de la campagne internationale contre les armes nucléaire Ican va d’ailleurs informer les clients des banques mises en cause dans le rapport.