Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France Terre d’ Asile
Quand les migrants sont des enfants
/La voix du Nord
Article mis en ligne le 31 mars 2015
dernière modification le 25 mars 2015

Ces derniers mois, le nombre de mineurs a augmenté de façon dramatique parmi les migrants. Ils seraient 500 dans le Calaisis. Depuis Saint-Omer, l’association France Terre d’Asile se consacre aux 15-18 ans et leur propose une mise à l’abri.

On embarque dans la camionnette, une huit places blanche qui prend la route de Norrent-Fontes (dans le Bruaysis). À l’intérieur, la tête baissée sous la capuche, silhouette fine collée contre la vitre, un ado semble vouloir disparaître. Il sourit pourtant quand on lui parle, même s’il ne comprend pas plus de trois mots d’anglais. Les conducteurs traduisent. Il est là parce qu’il veut retourner à Calais où sont réunis, sous des tentes, plus de 200 Soudanais et tenter pour la vingtième fois de passer en Angleterre. Il est là parce qu’il a eu mille vies, parce que lorsqu’il a quitté le Soudan, il avait à peine 16 ans (lire ci-dessous). (...)

La camionnette de France terre d’asile se gare, on découvre à pied le petit camp de Norrent-Fontes avec ses quatre cabanes en dur, son allure misérable, les couleurs éclatantes des vêtements. Contrairement à Tatinghem (dans l’Audomarois), le site accueille aussi des femmes, parfois très jeunes. Avec leurs gilets aux couleurs de l’association, Lhassan et Pamir discutent au milieu du petit groupe qui s’est formé. On entend partout « Under age » : « Parfois il n’y en a aucun qui nous connaît et alors il faut tout recommencer », explique Lahssan. En général, peu d’enfants les suivent. Mais parfois, ils sont tous volontaires. « Quand on n’a que sept places et qu’ils sont plus, ils s’organisent entre eux, ils mettent en avant les plus jeunes et les malades ». Visiblement chef de camp, soupçonnée d’être à la solde des passeurs, une quinquagénaire invective les jeunes filles réunies dans le bâtiment du fond. Trois ados en sortent, des vêtements sous le bras. Elles acceptent la mise à l’abri, rejoignent le jeune Soudanais sur les sièges de la camionnette (lire ci-dessous). On rentre à Saint-Omer, il va devoir patienter un peu avant Calais.

« On a toujours des doutes »

Pendant le trajet, le garçon n’a pas dit un mot. Il s’assoit dans la salle commune, la tête toujours baissée. Il attend comme toujours, comme mille fois déjà.
Les filles disent au revoir. On va les accueillir, peut-être leur proposer un entretien (...)

Lhassan et Pamir parlent de leur métier. Ils ont vu des jeunes blessés par les chutes du camion ou par des routiers exaspérés. Ils ont vu des jeunes faire l’aller-retour plusieurs fois de leur pays d’origine, morts de fatigue, durcis par des routes trop longues (...)

Le Pas-de-Calais est l’un des départements français où se trouvent le plus de mineurs isolés étrangers. Il a consacré, en 2013, six millions d’euros à leur accueil. Le Nord, lui, ne compte aucune structure pour les mineurs migrants. (...)