
De toutes les mesures historiques, qu’il s’agisse de droit international, des conventions relatives aux droits de l’homme, des protocoles des Nations Unies, des indicateurs socio-économiques, les politiques et les pratiques des régimes des États-Unis et de l’Union européenne peuvent être caractérisées comme extrémistes.
Par là nous voulons dire que leurs politiques et leurs pratiques entraînent à grande échelle une destruction systématique et à long terme de vies humaines, de l’habitat et affectent probablement des millions de personnes à travers l’application directe de la force et de la violence. Les régimes extrémistes détestent la modération qui implique le rejet de la guerre totale en faveur de négociations pacifiques. La modération poursuit la résolution du conflit par le biais de la diplomatie et du compromis, du rejet de l’Etat et de la terreur paramilitaire, de la dépossession massive et du déplacement de populations civiles et de l’agression systématique sur les secteurs populaires de la société civile.
La première décennie du XXIe siècle a été le témoin du recours à l’extrémisme de l’Occident dans toutes ses manifestations, à la fois en matière de politique intérieure et étrangère. (...)
La paix, la sécurité et la prospérité, célébrées par l’élite du pétrole, des mines, des banques et de l’agro-business, sont basées sur le pire dossier des droits de l’Homme de l’Amérique latine. En ce qui concerne l’assassinat de syndicalistes, la Colombie dépasse le reste du monde tout entier. Entre 1986 et 2011, plus de 60 % des syndicalistes assassinés dans le monde l’ont été en Colombie, par les forces militaires-policières-paramilitaires combinées, en grande partie à l’instigation de dirigeants d’entreprises locales et étrangères. La “paix” dont Rathbone et sa cohorte du Financial Times font l’éloge, se paie au prix de plus de 12.000 assassinats, arrestations, blessés et disparitions de syndicalistes entre le 1er janvier 1986 et le 1er octobre 2010. Durant cette période, près de 3.000 dirigeants et militants syndicaux ont été assassinés, des centaines ont été enlevés ou ont disparu. Le Président Santos a été Ministre de la Défense sous le précédent Président Alvaro Uribe (2002-2010). Au cours de ces huit années, 762 dirigeants syndicaux et militants ont été assassinés, plus de 95 % d’entre eux l’ont été par l’État ou les forces paramilitaires alliées. (...)