
Quelques mots à destination d’un certain Zemmour, Éric, 62 ans, écrivain, polémiste, de la part de citoyens, de Français, d’écrivaines et d’écrivains, de libres penseurs, d’extrémistes humanistes, de voyous de la langue, voleurs et assassins des peurs.
Vous nous avez de nouveau insultés. Nous, les Français, avec et sans papiers. Vous avez insulté nos traditions, notre tradition d’accueil. Vous avez insulté toutes les personnes qui ont posé leurs valises et leurs espoirs dans notre pays, depuis des générations. Qui ont contribué à construire les routes, peindre les murs, vider les poubelles, offerts Guernica, La Vie devant Soi, Le premier accroc coûte deux cents francs, Z, La Bohème, Le Songe d’une nuit d’été, La Nuit sacrée, deux coupes d’Europe, deux coupes du monde. Ceux qui offrent simplement leurs joies, leur labeur, leurs larmes, ceux qui survivent en prison, ceux qui ont apporté de nouvelles saveurs, sonorités, modes vestimentaires et ce qui fait le sel de ce pays depuis l’arrivée des Celtes. C’était il y a 3200 ans.
Vous sévissez depuis des années. Ras-le-bol. Armé de votre rhétorique, de vos citations tronquées, de références à de grands écrivains et de grands penseurs, vous nous expliquez ce que devrait être la France. Voilà la réponse : la France, ce sont les bigoudens et les boubous, les côtes-du-rhône et les thés à la menthe, les nems et les caramels, le couscous du dimanche et le poisson du vendredi, c’est Carême ou Kippour pour certains et prières en musique, messes en lecture pour d’autres. La France, vous hurlez qu’elle coule, qu’elle est coulée ou qu’elle coulera, mais c’est votre langue acide trempée dans les latrines de l’âme humaine, vos idées visqueuses et vos propositions tranchantes qui nous coulent tous.
En vous attaquant à des enfants, vous abîmez la France et les Français. En rendant sentence par l’exemple de cas particuliers, vous condamnez des millions d’innocents, d’honnêtes travailleurs et contribuables, parents, étudiants, retraités : un quart de nos compatriotes. Le séparatisme c’est vous. (...)