
Les « vrais » sondages sont souvent des caricatures. Alors que dire des faux ? Véritable fiction journalistique, la question du jour est, comme le concédait Le Point récemment, un exercice auquel se livrent « beaucoup d’organes d’information » et qui se résume, le plus souvent, à « un micro-trottoir sur la Toile. » Faux sondage et vrai simulacre de démocratie en temps réel, la question du jour vise à saisir l’air du temps – essentiellement médiatique et politique.
Censée prendre le pouls d’une opinion publique qui n’existe pas (du moins telle que les sondages prétendent l’enregistrer), ladite question fait surtout ressortir l’absence de réponse pertinente possible tout en révélant l’impensé journalistique. Car ces « référendums » reconduits chaque jour imposent les problématiques du moment davantage qu’elles n’exposent de véritables questions d’intérêt général. Quant à la « méthode »…
I. Faire divers, faire diversion (...)
Force est de constater que la part belle est faite aux problèmes politiques et sociaux les plus urgents... À poser sur tout et n’importe quoi des questions sans réponse et sans conséquence plausibles, ces organes de presse « oublient » manifestement les « missions » que pourtant ils revendiquent : informer et enquêter (sérieusement). Mais surtout, ces pseudo-sondages contribuent à désinformer en transformant de fausses enquêtes d’opinion en données chiffrées qui seront exploitées et réutilisées comme de vrais résultats scientifiques, rigoureusement recueillis. C’est « l’effet micro-trottoir »… (...)