
Ravageuses, les guerres en Irak et en Syrie impliquent chaque jour davantage les puissances étrangères. La bataille qui s’engage à Mossoul inquiète les États-Unis, contraints de composer avec les rivalités régionales, notamment entre la Turquie, l’Iran et l’Arabie saoudite. D’autre part, une reprise sanglante d’Alep pourrait compromettre la dynamique diplomatique qui avait suivi l’engagement militaire direct de la Russie aux côtés du régime syrien.
Le premier objectif de l’engagement militaire russe en Syrie, qui a débuté en septembre 2015, a été facilement et rapidement atteint : empêcher une défaite militaire du régime, qui perdait alors du terrain depuis plusieurs mois (1). L’implication des forces aériennes russes rendait également impossible une interdiction par les États-Unis de survol du territoire syrien. En 2013 déjà, la diplomatie russe avait compliqué une éventuelle intervention occidentale contre le régime du président Bachar Al-Assad en obtenant de sa part un renoncement contrôlé aux armes chimiques (2).
Les objectifs mis en avant par M. Vladimir Poutine dans son discours à l’Organisation des Nations unies (ONU) du 28 septembre 2015 étaient autrement plus ambitieux. Formulés comme un défi aux États-Unis et à leurs alliés occidentaux, ils visaient à les mettre sur la défensive. Mais le moment choisi fut décisif : on était alors au plus fort de l’afflux de réfugiés syriens en Europe et des attentats organisés depuis la Syrie par l’Organisation de l’État islamique (OEI). (...)