La voix des Rroms exprime ses regrets les plus profonds suite aux dernières déclarations de M. Hollande concernant les quelques 15 000 Rroms en situation de précarité en France, essentiellement de nationalité roumaine et bulgare. M. Hollande confirme-t-il définitivement sa position spontanément exprimé sur Canal + pendant la campagne ? En effet, il appelait alors de ses vœux la restriction de la liberté de circulation pour les Rroms et préconisait comme mesure complémentaire pour ceux des Rroms qui resteraient en France des “camps qui soient de [sa] décision”.
Par la suite, il a corrigé le tir en s’engageant dans sa réponse à Romeurope à rompre avec la politique de l’UMP qui stigmatisait les Rroms, à ouvrir le droit au travail pour les Roumains et les Bulgares et à ne plus procéder à des expulsions sans solution de relogement.
Aujourd’hui, alors que le gouvernement maintient l’obligation d’un titre de séjour pour que les Roumains et les Bulgares puissent travailler et que les expulsions de Rroms de leurs lieux de vie se multiplient non seulement sans relogement, mais surtout en prenant la forme d’une véritable chasse, M. Hollande annonce la visite de MM. Valls et Cazeneuve mercredi prochain à Bucarest, “+parce qu’on ne peut pas accepter que ces populations soient chassées de leur pays, déplacées+ et viennent en France +pour se réfugier dans des conditions où ils ne peuvent même pas avoir une activité économique+ ». Mais c’est vous, M. le président, et votre gouvernement qui maintenez ces conditions ! Elles ne les empêchent pas d’avoir une activité économique d’ailleurs, mais d’en avoir une régulièrement déclarée et rapportant donc dans les caisses de l’Etat.
L’intervention télévisée du président ce dimanche visait à gagner en popularité par l’annonce d’un cap et d’un calendrier. Sur la question des Rroms précaires, c’est doublement raté :
S’agissant de cap, le moins qu’on puisse dire c’est que celui-ci change tout le temps : j’expulse, j’expulse pas, j’expulse des campements illicites, en relogeant ou pas… j’ouvre le droit au travail, je ne l’ouvre pas, je libère juste un peu juste pour la com…
Quant au calendrier, c’est même pire (...)