
Cette phrase prononcée à plusieurs reprises par ceux qui nous gouvernent justifie à chaque fois la « réforme » nécessaire, indispensable, à laquelle s’opposent bien entendu, les tenants des « droits acquis », ceux qui ne comprennent pas que la réforme est nécessaire pour leur bien.
Le chœur des « sachants »
A chaque fois qu’on nous annonce une « réforme », on voit se mobiliser les experts, les économistes, les chroniqueurs de presse qui, telles les peluches manipulées par les ventriloques, chantent les louanges des modernes contre les anciens.
« On ne peut pas faire autrement », « c’est l’avenir », « les mesures proposées vont dans le bon sens », « il faut adapter notre économie aux exigences de la mondialisation, de l’Europe (rayez la mention inutile) ».
Il faut pouvoir licencier pour recruter ensuite : on attend de voir (mais c’est tout vu), comme on a longtemps attendu les créations d’emplois suite à l’abaissement de la TVA dans la restauration
Ce sont les mêmes qui nous ont chanté les louanges du traité européen en 2005 et qui sont prêts à tout pour vendre la salade libérale, celle qui conduit à avoir aujourd’hui 62 personnes qui possèdent autant que la moitié de la population mondiale. Beau progrès !
Les mobiles et les immobiles
C’est tellement facile d’opposer les « mobiles » avec les « immobiles ». Cela signifie que le mouvement est l’apanage d’une seule catégorie, sans imaginer un seul instant que chercher du boulot est un travail à temps complet qui nécessite précisément de fortes capacités à être mobile. Un bon vieux clivage binaire : noir ou blanc, 0 ou 1. (...)
« Les Shadocks pompaient, pompaient, et plus ils pompaient, plus il ne se passait rien ». Nous en sommes là et toutes les mesures prises par ce gouvernement pour l’emploi « agile », ne sont rien qu’un gouffre financier que les contribuables payent sans voir un début d’amélioration de la courbe du chômage.
Parce que bien sûr, l’immobilisme n’est jamais du côté des entrepreneurs…
Disons tout de suite que parmi les entrepreneurs, les patrons de PME ou les artisans, il y a des gens qui ne sont pas dépressifs comme on nous le fait croire et qui se démènent pour trouver des marchés et créer des emplois. Il ne faudrait pas avoir le discours binaire que je dénonce plus haut.
Mais bon, il faut bien dire que cette image est largement corrompue par l’existence d’aigrefins qui passent leur temps à tendre la sébile uniquement pour améliorer les marges, la rémunération des dirigeants et les profits à deux chiffres des actionnaires, les parachutes dorés ou les retraites chapeau. (...)
Des réformes pour les autres oui, mais pas pour eux, les immobiles, les inamovibles, les favorisés qui font carrière sur notre dos et mènent grand train.
Le cas de la réforme du travail est un bel exemple de duplicité de nos « élites » politiques et médiatiques : faites ce que je vous dis mais ne faites pas ce que je fais !