
Les récentes outrances racistes contre Christiane Taubira, comparée à un singe sur le compte Facebook d’une candidate investie par le FN pour les municipales, avant d’être traitée de « guenon » par une (très) jeune manifestante de la « Manif pour tous » à Angers, ont déclenché, à défaut d’un torrent de réactions politiques, un certain bruit médiatique. Dans nombre de quotidiens et d’hebdomadaires, on s’est interrogé : du racisme en France ? Vraiment ? Pourquoi ? Comment ? Louable intention. Mais chacun a évidemment omis de mentionner le rôle qu’il aurait pu avoir joué dans le développement de ce climat raciste. D’où cette petite piqûre de rappel.
Commençons par Le Parisien qui s’interroge, et pas qu’un peu, à la « une » de son édition datée du 6 novembre :
"la France devient-elle raciste ?"
Nous pourrions bien évidemment gloser sur la formule « devient-elle », substitut commode à un « est-elle » qui aurait pu sous-entendre que les attaques contre Christiane Taubira faisaient écho à un racisme bien ancré dans la société française. Mais nous ne le ferons pas. Nous nous contenterons seulement de rappeler ici cette autre « une » du Parisien, datée du 12 septembre 2011 [1],
"délinquance, le plan de lutte contre les jeunes Roumains"
qui semble fournir un élément de réponse à la question posée par Le Parisien le 6 novembre 2013, soit… deux ans avant qu’elle ait été posée : (...)
La réflexion doit, de toute évidence, se poursuivre. Avec un peu moins d’hypocrisie ?