
Après des mois d’attente, le chiffre précis est tombé. Et c’est comme dans le commerce : on s’arrête juste avant un nombre rond, pour faire croire que le prix est moins élevé… Lors d’un comité social et économique ce jeudi, la direction de Radio France a annoncé un plan de 299 suppressions de postes au sein de la Maison ronde sur la période 2020-2022.
En parallèle, elle procédera à 76 recrutements de profils adaptés aux besoins de la boîte, notamment dans le numérique. Soit une réduction d’effectifs de 223 postes net (sur environ 4600 salariés), une « réorganisation » qui s’inscrit dans le cadre d’un « projet d’entreprise » présenté avant l’été par Sibyle Veil, la présidente. Il s’agit de départs volontaires, à la retraite ou assortis d’un projet professionnel extérieur, avec des indemnités, auxquels s’ajoutent des suppressions de postes vacants.
Le plan stratégique de la direction ne prévoit la fermeture d’aucune des sept antennes de l’entreprise publique, ni de ses quatre formations musicales (...)
Le Syndicat national des journalistes estime le nouveau plan « insoutenable ». « Contrairement à ce qu’affirme Sibyle Veil, ce n’est pas une simple réorganisation du service public de la radio, écrit l’organisation. C’est un grave affaiblissement qui nous met à la merci de nos concurrents. Un affaiblissement organisé avant un mariage forcé avec France Télévisions ? » Une allusion au rapprochement à venir des entités de l’audiovisuel public. Un projet de loi du gouvernement, qui sera présenté début décembre en Conseil des ministres, prévoit la création d’une structure juridique commune, nommée France Médias, sous laquelle France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (France 24, RFI) et l’Institut national de l’audiovisuel seront regroupés. « L’atout majeur de Radio France est la qualité de ses productions. Tenter de faire plus avec moins, dans les podcasts ou ailleurs, conduit nécessairement à une dégradation de la qualité », commente Renaud Dalmar, élu CFDT qui attend de pouvoir disséquer précisément les métiers, directions et services touchés par la réorganisation. (...)