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« Ralentir la ville » : les Cittàslow contre le culte de la vitesse
Article mis en ligne le 29 septembre 2012
dernière modification le 25 septembre 2012

Loin de la frénésie des mégapoles, se développe le réseau des « Cittàslow » : des « villes lentes où il fait bon vivre ». 160 villes à travers le monde revendiquent cette appellation, créée en Italie. Transports alternatifs, économie et gastronomie locales... L’objectif est d’améliorer la qualité de vie tout en réduisant l’empreinte écologique. Réservée à quelques favorisés, la démarche peine à agir en faveur des exclus des centre-villes. Les Cittàslow, révolution conservatrice locale ou véritable laboratoire (...)

Nichée au sommet d’une colline en Ombrie (Italie), la cité médiévale d’Orvieto domine l’autoroute et la ligne à grande vitesse reliant Florence à Rome. Mais dans les étroites rues pavées, nulle trace d’automobile. Seuls quelques minibus au gaz, silencieux, frôlent les tables des cafés installées au soleil. Dans le dédale des ruelles libérées des files de stationnement, le regard s’accroche aux églises, aux arches, aux tours et aux palais. C’est dans cette ville qu’a été signée en 1999 la charte fondatrice de Cittàslow (« Ville lente »).

A l’initiative de cette charte, Carlo Petrini, fondateur de Slow Food, un mouvement dans lequel l’art culinaire italien se nourrit de traditions locales, de biodiversité, de respect de l’environnement et de patience. Les Cittàslow sont bien davantage. En plus du volet gastronomique, le mouvement implique une réflexion sur la planification urbaine, la mobilité, la préservation du patrimoine et des savoir-faire artisanaux, et le bien-être en général. Avec cette charte, un nouveau réseau est né, celui des Città del buon vivere, autrement dit « des villes où il fait bon vivre ». (...)

« Nous n’avons pas d’autres choix que de ralentir, analyse Pier Giorgio Oliveti, directeur du réseau international des Cittàslow, qui a son siège au Palais du goût d’Orvieto. Ce n’est pas seulement le pic de pétrole, ce sont toutes les limites des ressources naturelles – énergétiques, minérales ou agricoles – qui nous contraignent à réduire notre empreinte écologique excessive. » Pour lui, les Cittàslow sont des exemples concrets d’utopies, une mise en pratique d’un nouveau style de vie. Le logo du réseau : un escargot convoyant une ville sur sa coquille. (...)

L’enjeu pour Orvieto : réduire les inégalités, et que ces initiatives soient soumises à des objectifs de justice sociale, environnementale et inter-générationnelle. Or, seuls quelques exemples, en-dehors d’Orvieto, allient les deux aspects, culturel et social. (...)

Ce qui est moins opérationnel en revanche à Orvieto, c’est la démocratie participative. Il n’existe pas de comité local Cittàslow qui pourrait favoriser la réappropriation de la ville par les citoyens. C’est le cas dans d’autres communes, qui travaillent avec les habitants, sur les transports ou sur l’éducation à l’alimentation. A Castelnuovo Berardenga, la planification urbaine a fait l’objet d’une large consultation. (...)

L’idée fait des émules : depuis treize ans, 161 villes dans 25 pays ont rejoint le mouvement, des États-Unis à la Corée du Sud. En France, cinq villes ont récemment adhéré, Segonzac (Charente) [4], La Bastide d’Armagnac (Landes), Mirande (Gers), Créon et Blanquefort (Gironde). (...)