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Rapport Oxfam : des enfants maltraités et renvoyés illégalement à la frontière franco-italienne
Article mis en ligne le 15 juin 2018

Oxfam publie le rapport « Nulle part où aller » qui détaille l’échec de la France et de l’Italie à aider les réfugié-e-s et migrant-e-s échoué-e-s à la frontière vers Vintimille. Le rapport raconte comment des enfants d’à peine 12 ans sont maltraités, détenus et renvoyés illégalement en Italie par la police des frontières française.

Le rapport « Nulle part où aller » détaille comment le système d’accueil italien, submergé par les demandes et très bureaucratique, laisse des réfugiés vulnérables et d’autres migrants vivre « sous le radar » dans des conditions dangereuses. Le rapport décrit la manière dont la police française arrête quotidiennement des enfants non-accompagnés et les met dans des trains en direction de l’Italie après avoir modifié leurs papiers pour prétendre que ces enfants sont plus âgés ou qu’ils souhaitent retourner en Italie de leur plein gré.

Les enfants signalent avoir été maltraités physiquement et verbalement, et détenus de nuit dans des cellules sans eau, sans nourriture, sans couvertures, et sans avoir accès à un tuteur officiel, ce qui est contraire aux lois françaises et européennes en vigueur. Le personnel d’Oxfam et les partenaires impliqués font état de cas où les garde-frontière coupent les semelles de chaussures des enfants migrants ou volent leur carte SIM. Un des cas concerne une jeune Erythréenne, qu’on a forcée à repartir le long d’une route sans trottoir, son bébé de 40 jours dans les bras. (...)

Au moins 16 500 migrants (dont un quart sont des enfants) ont passé la frontière par la ville de Vintimille entre juillet 2017 et avril 2018, un chiffre qui devrait augmenter pendant l’été. La majorité de ces migrants fuit la guerre et les persécutions subies dans des pays comme le Soudan, l’Érythrée, la Syrie et l’Afghanistan. La plupart d’entre eux essayent d’atteindre des pays comme la France, la Grande-Bretagne, la Suède et l’Allemagne où ils espèrent rejoindre de la famille ou des amis.

Beaucoup d’enfants non-accompagnés expriment leur sentiment d’abandon dans les centres d’accueil où ils n’ont accès à aucune scolarité ou formation, et où ils n’ont pas d’information sur la façon dont ils peuvent demander l’asile ou retrouver des membres de leur famille dans d’autres pays européens. Après des mois d’attente, voire des années, nombre d’entre eux décident de tenter leur chance et de continuer leur périple seuls. Les autres sont mis à la porte des centres dès qu’ils atteignent la majorité.

Le seul centre d’accueil près de Vintimille, le camp de Roja, fournit un hébergement basique pour 444 personnes. Mais le manque d’information, la forte présence de policiers à l’entrée, l’obligation de laisser ses empreintes digitales et les évacuations forcées régulières dissuadent la plupart des migrants d’y rester. (...)

Le rapport appelle les membres des pays de l’UE à s’assurer que la responsabilité des réfugiés est partagée de manière équitable entre les pays concernés. Cela doit être fait en respect du règlement de Dublin qui définit quel état est responsable de la gestion des demandes d’asile. L’UE est aussi appelée à prendre en compte les besoins légitimes des demandeurs d’asile et à s’assurer que les procédures de rapprochement familial fonctionnent efficacement et que les obstacles administratifs ne les ’empêchent pas. Le rapport appelle le gouvernement français à stopper immédiatement le renvoi illégal d’enfants en Italie, et à mettre un terme aux pratiques illicites de la police française et de ses autorités aux frontières.

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