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Rapport de la commission d’enquête "relative à la mainmise sur la ressource en eau
Article mis en ligne le 17 juillet 2021

Commission d’enquête sur l’eau : des pistes pour préserver l’accès à une ressource essentielle

(...) Issue du droit de tirage du groupe parlementaire La France insoumise, la commission d’enquête présidée par la députée du Val-de-Marne, Mathilde Panot (LFI), et ayant pour rapporteur le député de Guadeloupe, Olivier Serva (LaREM), a débuté ses travaux le 3 mars dernier. Depuis, elle s’est tout particulièrement penchée sur la gestion de la distribution de l’eau, de l’entretien des réseaux et de l’assainissement, dès lors en particulier que cette gestion est déléguée par les collectivités à des acteurs privés et sur l’existence, dans les faits, d’un accès universel à l’eau. (...)

"Le droit à l’eau et à l’assainissement est en danger", n’a pas hésité à déclarer Mathilde Panot, lors de la conférence de presse tenue à l’issue de l’adoption du rapport. "Oui, il y a une appropriation de l’eau par des intérêts privés en France", a-t-elle poursuivi. Au cœur des préoccupations de la commission d’enquête, l’inquiétude suscitée par le modèle californien. L’eau, bien que ressource essentielle, y est considérée comme une matière première comme une autre et un produit financier à part entière, suscitant la convoitise toujours plus grande des marchés financiers et des multinationales.

En France, si la situation est évidemment très différente de celle constatée en Californie, certains déplorent déjà, à l’instar du journaliste Marc Laimé, auditionné par la commission d’enquête, le fait qu’il n’existe plus, dans les faits, de véritable service public de l’eau. Le journaliste spécialisé sur les politiques publiques de l’eau avait notamment dénoncé, lors de son audition le 27 mai dernier, une véritable "emprise exercée par les opérateurs sur les collectivités locales".

Afin de rendre moins opaques les contrats de délégation de service public, le rapport prône la mise en place d’une gestion plus transparente de l’eau par les collectivités locales. Il s’agirait notamment de procéder à la collecte des données relatives aux réseaux et à l’assainissement, puis de les mettre en ligne, avec à la clé, sanctions pécuniaires ou retenues sur le versement des dotations de l’État pour les collectivités réfractaires.

Le rapport vise également à la création d’une autorité de régulation de l’eau et de l’assainissement qui aurait pour rôle de définir des normes communes applicables à l’ensemble des cahiers des charges, de fixer des exigences minimales en termes de qualité du service, et de sanctionner les abus éventuels. Il est également préconisé de renforcer les contrôles de l’Autorité de la concurrence sur le secteur de la gestion de l’eau.

« Un droit humain ne doit pas être conditionné à la capacité de payer. C’est pourquoi nous sommes favorables à ce que les premiers mètres cubes d’eau indispensables à une vie digne soient gratuits ». Mathilde Panot

(...)