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La Rotative
Rassemblement pour Angelo Garand : « Quand va s’arrêter l’impunité des forces de l’ordre ? »
Article mis en ligne le 2 octobre 2017

Six mois après la mort d’Angelo Garand, tué par des hommes du GIGN de Tours, la manifestation qui s’est déroulée à Blois était marquée par la colère et l’émotion.

Une centaine de personnes étaient réunies devant le tribunal de Blois ce samedi 30 septembre. Certaines pancartes montraient d’un côté le visage souriant d’Angelo Garand, de l’autre la mention « Ni oubli ni pardon ». Sur les grilles du tribunal, une banderole portant des traces de sang réclamait « Justice et Vérité pour Angelo ».

Cela fait six mois qu’Angelo Garand est mort, tué par les gendarmes du GIGN venus l’interpeller au domicile familial. En début de semaine dernière, on apprenait que la juge d’instruction avait décidé de mettre en examen les deux tireurs, pour « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Une information rappelée en début de rassemblement par Aurélie Garand, la sœur d’Angelo

« On a eu une bonne nouvelle mardi : les deux tueurs sont mis en examen. Mais je voulais vous rappeler à quel point le combat va être dur, et à quel point surtout faut pas baisser les bras pour Angelo. Parce que ce qui est arrivé à Angelo ça peut arriver à n’importe qui. Ils l’ont abattu de sept balles dans le corps, et on doit pas lâcher. (…) Il n’avait que 37 ans, il avait toute la vie devant lui encore. Il a trois enfants, deux petits-enfants. Il avait tellement de choses à vivre que c’est insoutenable pour nous, insoutenable qu’il soit mort si brutalement, avec ces sept balles. »

Elle expliquait ensuite les raisons de cette marche :

« Aujourd’hui, ça fait six mois. Et c’est symbolique. Pour ces six mois, on ne peut pas rester chez nous à rien faire. On doit marcher ensemble. Il faut qu’on marche, il faut qu’on crie notre colère, et qu’on laissera pas faire, et qu’on veut justice. » (...)

Ces prises de paroles ont notamment été marquées par des appels à la solidarité entre les familles de victimes. Solidarité illustrée par la présence de la mère de Wissam El Yamni, tué par la police à Clermont-Ferrand en 2012. Accompagnée de trois membres du collectif « Justice et Vérité pour Wissam », elle racontait :
« Il faut beaucoup de courage pour continuer à se battre. C’est très dur, très très dur. Moi je vis dans un cauchemar, je ne me suis pas encore réveillée. (...)

Autres collectifs présents en solidarité, la Voix des Rroms, accompagnée par Raymond Gurême, et le Comité de soutien aux détenus de France. L’occasion de rappeler la violence du monde carcéral, et l’engrenage dans lequel avait été pris Angelo Garand suite à sa première incarcération. L’occasion aussi de rappeler que les premières victimes des crimes policiers appartiennent aux minorités discriminées et stigmatisées. (...)

Mais il a aussi été souligné que personne n’est à l’abri de cette violence des forces de l’ordre. C’est aussi une question de classe sociale ajoutait Aurélie, en évoquant la mémoire de l’agriculteur Jérôme Laronze, qui a été abattu par les gendarmes venus l’arrêter en Saône-et-Loire au mois de mai dernier.
Au fil de la marche, des slogans contre les violences d’État et contre l’impunité policière ont été scandés. (...)

Pour soutenir la famille Garand dans son combat pour la vérité et la justice, vous pouvez vous rapprocher du collectif qui s’est constitué, via sa page Facebook ou directement par mail (justicepourangelo chez gmail.com), contribuer à la cagnotte et signer la pétition de soutien.