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Réduits à faire les poubelles pour manger
Article mis en ligne le 21 décembre 2010
dernière modification le 19 décembre 2010

Avec 5 euros par jour pour se nourrir, certains cherchent les rations de survie dans les déchets des supermarchés ou de la Banque alimentaire.
Le phénomène n’est pas nouveau, mais sur le trottoir devant la Banque alimentaire de Bordeaux il n’a été constaté que depuis quelques mois.

Dans une telle collecte, les produits sont tous périmés de longue date. Les six mois de sursis sanitaire accordés aux denrées après péremption sont largement atteints. Ce n’est pas pour rien que la Banque alimentaire s’en débarrasse. Faire les poubelles de cette association, bien plus que celles des supermarchés ou des marchés qui ont aussi leur « clientèle », c’est toucher le fond.

« Dans le jargon social, on les appelle "les invisibles". Ils n’ont droit à rien parce qu’ils sont sans papiers ou parce que leurs petits salaires leur ferment l’accès à la "carte alimentaire" car ils dépassent les seuils des minima sociaux. Et puis il y a aussi tous ceux qui, souvent par honte, n’osent pas franchir les portes des associations. On compte beaucoup de retraités touchant le minimum vieillesse, de familles monoparentales ou des étudiants », raconte Georges Viala, président de la Banque alimentaire de Bordeaux et de la Gironde.

Il est le premier à déplorer ce phénomène qui pousse les gens à aller chercher des moyens de subsistance dans les poubelles. Il sait que les produits que son association jette sont plus que périmés, puisque les denrées qu’elle récupère ne sont déjà pas d’une grande fraîcheur. (...)

Dans le quartier voisin du Grand-Parc, 39 % de la population se situe sous le seuil de pauvreté, soit moins de 800 euros par mois. En France, 8 millions de personnes vivent ainsi. Le logement et l’énergie engloutissent les trois quarts de leur budget : alors, pour eux des tarifs de repas dérisoires restent toujours trop chers.

« Souvent, il ne reste aux familles que 170 euros par mois pour vivre, c’est-à-dire 5 euros par jour pour la nourriture, l’hygiène ou d’éventuels loisirs, poursuit Georges Viala. Je vient de rencontrer un jeune intermittent du spectacle qui ne mange que des barres chocolatées depuis un mois. S’ajoute à ce grave problème de malnutrition (...)

"Le problème se déplace dans les zones rurales, où n’existent également que très peu de solutions. Pis, le transport y est un réel souci qui accroît encore les difficultés et isole d’autant plus les personnes qui choisissent d’aller vivre là » (...)

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