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Survival
Réfugiés de la conservation
Quand on nous prend notre terre, on nous prend aussi la vie.
Article mis en ligne le 3 novembre 2014

Nombre de ces expulsions ont été brutales, rarement avec préavis. Les membres des communautés qui chassaient, collectaient, élevaient leurs troupeaux et cultivaient sur leur territoire sont devenus des squatters sur des terres inconnues, considérés comme des braconniers ou des criminels s’ils s’aventurent à l’intérieur de leurs anciens territoires transformés en parcs naturels.

Lors d’une conférence internationale en 2004, le Forum des peuples indigènes avait résumé ainsi cette situation : ‘Tout d’abord nous avons été dépossédés au nom des empires coloniaux, puis au nom du développement et maintenant au nom de la conservation’.
L’impact des expulsions

Les communautés sont tout aussi affectées par la dépossession de leurs territoires pour des raisons de conservation que par des projets de développement tels que des mines ou des barrages. Leur santé, leurs modes de vie et leurs cultures en souffrent inévitablement.

Alors qu’ils étaient auto-suffisants et indépendants, les réfugiés de la conservation deviennent dépendants des aides alimentaires, privés de leur territoire et des moyens de subsistance qui les faisaient vivre.
De nombreux Pygmées d’Afrique centrale ont souffert de l’expulsion de leur forêt.

La communauté est alors plongée dans une extrême pauvreté et tout ce qui en découle : santé précaire, malnutrition, maladies mentales et détresse. Les réfugiés de la conservation se trouvent souvent être les premières victimes de racisme et de discrimination de la part des autorités et/ou des sociétés non-indigènes qu’ils sont forcés d’intégrer. (...)

Les ressources dont les peuples dépendaient deviennent soudain inaccessibles. S’ils chassent dans le parc, ils deviennent des ‘braconniers’. S’il collectent des fruits qu’ils ont toujours collectés, ils peuvent être sanctionnés voire emprisonnés.

Certains projets de conservation sont compensés par des ‘projets de modes de vie alternatifs’, mais trop souvent ils ne correspondent pas aux propres besoins et aux valeurs du groupe indigène, atteignent trop peu de familles et sont ‘insuffisants et arrivent trop tard’ (...)

Expulser ou exclure les peuples indigènes de leurs terres ancestrales est moralement et légalement abusif et profondément dévastateur. Survival a signé le Code Bennett et appelle toutes les organisations de conservation à adopter ce code de conduite qui leur interdit d’agir dans des zones où les peuples indigènes ont été évincés.

Ce code fournit également aux communautés indigènes les moyens de demander justice si elles considèrent qu’elles ont été maltraitées par une organisation de conservation.