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Rencontre-débat : « Réforme des retraites, violences médiatiques » le 9 février à Paris
Article mis en ligne le 3 février 2020
dernière modification le 2 février 2020

À l’occasion de la parution du Médiacritiques n°34, nous vous invitons à une rencontre-débat au Lieu-dit (6 rue Sorbier, Paris 20e) le dimanche 9 février à 17 h, autour du thème « Réforme des retraites, violences médiatiques ».

« Les cheminots et les agents de la RATP rançonnent la France pour la pressurer davantage », s’alarmait Franz-Olivier Giesbert dans le Figaro du 4 décembre… 1995. Vingt-quatre ans plus tard, alors que la grève fait rage contre le projet de réforme des retraites, l’orthodoxie médiatique n’a pas bougé d’un iota. Et l’on dirait même plus : les contre-réformes menées au cours des vingt dernières années ont été autant d’occasions, pour les tenants du système médiatique, d’affûter leurs harangues sur tous les tons et tous les canaux.

Ainsi, depuis le 5 décembre, éditorialistes, rédacteurs en chef et autres éminences médiatiques s’engagent à corps perdu pour défendre ce que l’économiste Élie Cohen dépeint comme « la mère de toutes les réformes, celle qui devait concilier justice sociale, lisibilité et prévisibilité ». (29 nov.) Le (petit) périmètre du débat est balisé : la réforme est inéluctable, d’ailleurs elle est excellente ; les « galères » d’usagers écrasent la couverture des grèves, en particulier dans les JT devenus, au choix, succursales de Bison futé, ou cellules de crise pour entreprises en péril ; les violences médiatiques se multiplient à l’encontre des grévistes en général, et de la CGT en particulier. Si les chaînes d’information en continu se mobilisent, les radios privées sont en tête de cortège ; la grande presse, quant à elle, veille au bon déroulé du « dialogue social », et prodigue au prince divers conseils pour que cessent les « blocages », les yeux rivés sur les sondages et « l’essoufflement » tant attendu ! Et qu’importe si les oracles de comptoir sont contredits d’une heure sur l’autre (...)

a moindre des règles du journalisme dominant : hors des chemins balisés, point de salut ! D’un revers de main, les propositions visant à améliorer le système de retraites actuel sont écartées au prétexte qu’aucune ne serait « réaliste ». Idem pour les actions jugées « illégitimes » ou les démarches syndicales refusant le jeu en trompe-l’oeil de la « concertation ». Au cours de leurs interviews-interrogatoires, les chiens de garde ne cessent de rappeler aux opposants ce périmètre étriqué de la contestation légitime et bienséante.

Bref : cette séquence révèle une nouvelle fois le rôle politique des grands médias en temps de crise. Par leurs partis pris systématiques et leur traitement amputé de l’information, ils se font promoteurs de la démobilisation sociale et gardiens de l’ordre dominant. Et posent, à ce titre, un problème démocratique majeur.

C’est pour échanger et revenir sur toutes ces questions (et d’autres encore !), que nous vous invitons à nous rejoindre
le dimanche 9 février 2020 à 17 h
au Lieu-dit (6 rue Sorbier, Paris 20e).Entrée libre

Le débat sera introduit et animé par des membres de la rédaction d’Acrimed.