
Le conflit entamé en février en Ukraine et le mouvement de contestation lancé en septembre en Iran ont considérablement impacté les chiffres de l’année 2022 sur la liberté de la presse.
Tué pendant qu’il couvrait la guerre en Ukraine pour BFMTV, le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff fait partie d’une longue liste de journalistes tués en 2022, une année charnière pour la liberté d’informer.
MÉDIAS - Une triste année pour la liberté d’informer. En 2022, l’Iran a emprisonné des journalistes par dizaines depuis le début des manifestations qui secouent le pays, et plus largement, le nombre de professionnels des médias détenus dans le monde a atteint un niveau record cette année, selon le bilan annuel publié ce mercredi 14 décembre par Reporters sans frontières.
Sur toute la planète, ils sont 533, soit une quarantaine de plus que l’an dernier à la même date (488), où l’on enregistrait déjà un niveau historique de journalistes emprisonnés, selon RSF. Plus de la moitié est détenue dans seulement 5 pays : la Chine, qui reste « la plus grande prison de journalistes au monde » (110), la Birmanie (62), l’Iran (47), le Vietnam (39) et le Bélarus (31). (...)
L’Iran est le seul pays qui ne faisait pas partie de ce « sombre palmarès » l’an dernier, souligne d’ailleurs l’ONG de défense de la liberté de la presse, qui tient ce bilan annuel depuis 1995.
La République islamique a en effet incarcéré un nombre de professionnels des médias « sans précédent » en 20 ans depuis le début du mouvement de contestation qui a éclaté en septembre. Au total, trente-quatre nouveaux journalistes ont rejoint les treize qui étaient déjà sous les verrous avant le début des protestations. « Les régimes dictatoriaux et autoritaires effectuent un remplissage accéléré de leurs prisons en incarcérant des journalistes », a dénoncé Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Les femmes journalistes prises pour cible (...)
L’Iran est le seul pays qui ne faisait pas partie de ce « sombre palmarès » l’an dernier, souligne d’ailleurs l’ONG de défense de la liberté de la presse, qui tient ce bilan annuel depuis 1995.
La République islamique a en effet incarcéré un nombre de professionnels des médias « sans précédent » en 20 ans depuis le début du mouvement de contestation qui a éclaté en septembre. Au total, trente-quatre nouveaux journalistes ont rejoint les treize qui étaient déjà sous les verrous avant le début des protestations. « Les régimes dictatoriaux et autoritaires effectuent un remplissage accéléré de leurs prisons en incarcérant des journalistes », a dénoncé Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. (...)
Au total, « l’Iran détient à lui seul 18 femmes journalistes », dont 15 ont été incarcérées depuis le début des manifestations. « Ce chiffre élevé de journalistes détenues montre la volonté des autorités iraniennes de réduire systématiquement les voix des femmes au silence », estime RSF.
L’ONG a décerné lundi son « prix du courage » à l’une de ces femmes journalistes iraniennes, Narges Mohammadi, qui « n’a passé que quelques mois hors de prison » depuis 2011. (...)
Huit journalistes tués en Ukraine (...)
« Sur les 8 journalistes tués depuis le début du conflit ukrainien, 5 étaient des reporters étrangers », note RSF. Parmi eux, le journaliste de BFMTV Frédéric Leclerc-Imhoff tué le 30 mai dernier sur la route de Lyssytchansk dans la région de Severodonetsk, en Ukraine. En prison ou tout du moins retenu en captivité, impossible de ne pas citer Olivier Dubois, à ce jour le seul journaliste français détenu comme otage dans le monde et dont on est sans véritables nouvelles depuis le 8 avril 2021, soit 20 mois depuis son enlèvement à Gao, dans le nord du Mali. (...)
Reporters sans frontières estime d’ailleurs que « près de 80 % des professionnels des médias tués en 2022 ont été sciemment visés en raison de leur profession et des sujets sur lesquels ils travaillaient », comme « le crime organisé et la corruption ».