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La depêche
Rodez. Les demandeurs d’asile face à la faim
Article mis en ligne le 11 août 2011

Ils sont russes, tchétchènes, arméniens… Ils ont fui les conflits ethniques, la guerre ou la misère pour se réfugier dans l’Aveyron qu’ils espéraient être un havre. Ils ont osé outrepasser l’extrême discrétion dont ils font preuve habituellement, et bravé leur peur du contrôle policier. Quelque 25 de la quarantaine de familles de demandeurs d’asile du Ruthénois se sont rassemblées hier pour exprimer leur extrême angoisse, hier place Foch à Rodez. L’état leur a coupé les vivres depuis mardi, et concrètement, ces familles et individus qui vivent dans la précarité de l’hébergement ou la difficulté sanitaire se demandent comment elles vont subsister au jour le jour. On leur refuse les 30 € par semaine alloués pour un couple ; 80€ pour une famille avec deux enfants.

Que se passe-t-il donc, au niveau de l’état ? Il est tout simplement impossible, vu les crédits alloués, de faire face un afflux imprévisible de demandeurs d’asile. Le nombre total de demandeurs de 2010 a été atteint au 1er juillet 2011. En outre, des familles, plus difficiles à loger, ont afflué, et l’hiver a été rigoureux, avec des journées de niveau 3 maximum. Aussi les crédits d’hébergement ont-ils été épuisés. La préfecture a donc décidé de reporter les crédits d’aide alimentaire à l’hébergement. L’état s’est assigné pour mission d’héberger les demandeurs d’asile, et l’aide alimentaire est considérée comme exceptionnelle par les services de l’état.

(...) Le rassemblement des demandeurs d’asile était spontané, mais il a reçu le soutien de la ligue des droits de l’homme (LDH) et du collectif ruthénois des sans papiers. Pour Jean Malié, de la LDH, « on ferait mieux de consacrer les fortunes destinées aux expulsions à aider ces personnes. » Quant à Geneviève Lelong, pour le collectif, elle considère « la situation dramatique. La vérité est qu’il n’y a plus de places de logement et plus d’argent. Et on n’entrevoit pas de solution pour le moment. La demande d’asile est un droit des hommes, et que je sache elle n’est pas interdite en France. Ce n’est pas au CCAS d’assumer ces situations d’urgence mais bien à l’état. »(...) Wikio