Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Les Nouvelles News
Rohingyas : les lauréates du Nobel de la paix interpellent Aung San Suu Kyi
Article mis en ligne le 12 septembre 2017

À la suite de Malala Yousafzai, les cinq membres de la Nobel Women’s Initiative rappellent à la dirigeante de facto du Myanmar sa “responsabilité personnelle et morale” de défendre la minorité Rohingya, victime de “nettoyage ethnique” selon l’ONU.

Elles sont désormais six lauréates du prix Nobel de la paix à exhorter l’une des leurs à se montrer digne de cette reconnaissance. Malala Yousafzai avait déjà donné de la voix le 4 septembre ; une semaine plus tard, 5 autres lauréates du Nobel de la paix appellent Aung San Suu Kyi, elle-même récipiendaire de ce prix en 1991, à faire cesser la persécution des Rohingyas dans son pays, le Myanmar.

Les cinq membres de la Nobel Women’s Initiative – Mairead Maguire, Jody Williams, Shirin Ebadi, Leymah Gbowee et Tawakkol Karman (respectivement nobélisées en 1976, 1997, 2003 et pour les deux dernières, en 2011) interpellent la dirigeante birmane dans une lettre ouverte, se disant « profondément choquées, attristées et alarmées » par son « indifférence face aux cruautés infligées aujourd’hui à la minorité Rohingya ».

« En tant que lauréate du Nobel, icône mondiale de la liberté et des droits humains, et désormais conseillère spéciale de l’État et de facto Première ministre de Birmanie, vous avez la responsabilité personnelle et morale de défendre les droits de vos concitoyens », insistent-elles.

« Combien de Rohingyas devront mourir ; combien de femmes Rohingyas seront violées ; combien de villages seront rasés avant que vous donniez de la voix pour défendre ceux qui n’en ont pas ? Votre silence n’est pas en phase avec la vision de la ‘démocratie’ pour votre pays que vous nous aviez proposée, et pour laquelle nous vous avons soutenue pendant tant d’années ».

Le même jour, lundi 11 septembre, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, dénonçait un « exemple classique de nettoyage ethnique » à l’encontre de cette communauté musulmane minoritaire dans un pays de tradition bouddhiste. Selon les dernières estimations des Nations Unies, plus de 300 000 personnes ont fui le Myanmar pour se réfugier au Bangladesh.

Si Aung San Suu Kyi s’est exprimée sur cette situation, c’est simplement pour dénoncer, le 6 septembre, une entreprise de « désinformation ». Au cours des dernières années, elle n’a jamais condamné les violences récurrentes dans son pays contre les minorités ethniques.