Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
chroniques du YETl
Rue89 n’a pas trouvé son modèle (et le Nouvel Obs est en train de perdre le sien)
Article mis en ligne le 7 décembre 2013

C’est une petite révolution comme on ne les aime pas trop ? De celles qui se déroulent en loucedé, la nuit, précipitées et honteuses. Celle-ci vient de frapper Rue89 à la tête et consacre l’échec du modèle tenté en 2007 par Pierre Haski, Laurent Mauriac, Pascal Riché et quelques autres partis entretemps sous d’autres cieux.

C’était une époque de plein bouleversement. Les médias du microcosme commençaient déjà à donner du gite. Et Internet offrait aux aventuriers de l’information des voies aguichantes, mais plus proches de la nébuleuse que du sentier balisé.

Deux nouveaux modèles étaient alors expérimentés :

le site participatif gratuit recourant à la publicité pour se financer (Rue89) ;
le site, genre Canard enchaîné futuriste, en appelant au bon vieux abonnement de ses lecteurs potentiels (Mediapart).

Gros sur la patate

Mediapart semble tenir, croisons les doigts pour lui. Mais le modèle Rue89 but une tasse déjà fatale en 2012, après son rachat à 100 % par le cacochyme Nouvel Obs (groupe Perdriel).

Mais alors, que s’est-il donc passé de plus dans la sombre nuit du 5 décembre ? Oui, oui, ami lecteur fidèle de ma petite Rue, tu le sais déjà : une modification de l’url (de rue89.com à rue89.nouvelobs.com), un changement sournois du “haut de la page” avec un logo Rue89 outragé en taille et par un humiliant qualificatif de « partenaire ».

Et jusqu’au “favicon”, cette toute petite image tout là-haut à gauche dans vos onglets ou la barre d’adresse de votre navigateur, désormais estampillée “Obs” au lieu de “Rue89”.

Le “directoire” (qu’on devine meurtri sous la plume) tenta d’expliquer la manipulation par « une modification des règles de mesure d’audience par l’institut Médiamétrie » (mais alors pourquoi rapetisser le logo, quand le changement d’url suffisait ?).

De son côté, la rédaction de Rue89 en avait (et on peut la comprendre) gros sur la patate, sentant venir le boulet d’une intégration progressive à la maison-mère, avec à la clé son lot de restructuration sociale et de mainmise sur l’intégrité éditoriale.

L’aveu de faiblesse du groupe Nouvel Obs-SFA (...)