
Une des jeunes femmes emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, témoigne de ses conditions de détention terribles et a été placée ce mardi dans une cellule d’isolement...
Les services pénitentiaires russes ont indiqué mardi avoir placé en cellule d’isolement Nadejda Tolokonnikova, l’une des jeunes femmes emprisonnées du groupe Pussy Riot, qui a entamé une grève de la faim et s’est dite menacée de mort.
« Ce n’est pas une cellule disciplinaire, a indiqué un porte-parole du Service cité par l’agence Interfax. Elle se trouve dans une cellule isolée de 7 mètres carrés, dans des conditions confortables : un lit, un réfrigérateur et un WC », a ajouté le porte-parole.
Cette Pussy Riot se disait menacée de mort après avoir dénoncé les conditions de détention dans son camp de travail. (...)
Selon son récit, les prisonnières sont systématiquement humiliées et réduites à l’état d’« esclavage », forcées de travailler 16 ou 17 heures par jour et privées de sommeil, ainsi que des conditions d’hygiène élémentaires. Cette ancienne étudiante en philosophie, mère d’une fillette de cinq ans, a été condamnée en août 2012, avec deux camarades, à deux ans de détention pour une « prière punk » contre Vladimir Poutine, chantée dans la cathédrale de Moscou. L’une des trois a été libérée, mais Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, qui ne veulent pas se reconnaître coupables, se sont vu refuser toute libération anticipée.
« La seule issue »
La grève de la faim est « la seule issue pour moi dans cette situation », écrit la jeune femme dans sa lettre. « J’exige que l’on nous traite comme des êtres humains, et non comme des esclaves », ajoute-t-elle. Elle explique que sa « brigade », employée à coudre des uniformes de police, commence le travail à 7h30 pour finir à 0h30, avec au maximum quatre heures de sommeil et un jour de repos tous les mois et demi. Toute incartade, tout relâchement est puni de sanctions et d’humiliations.
Cela peut être l’interdiction de rentrer au baraquement, été comme hiver : selon elle, une des détenues a ainsi eu une jambe et les doigts d’une main gelés et amputés. (...)