
Dans son livre témoignage, cette ancienne chef de cabine dénonce les méthodes employées par Ryanair pour écraser ses concurrents. Précarité absolue, salaires rabotés, surveillance incessante... le quotidien des navigants commerciaux y est décrit sans détour. Edifiant.
Le succès commercial de Ryanair a un "coût social", en partie acquitté par les salariés de la célèbre compagnie low cost irlandaise. C’est le thème central d’un livre témoignage publié par une ancienne hôtesse de l’air française. Devenue chef de cabine, elle a démissionné après quatre ans et demi de présence et... de dur labeur ! Qu’on en juge...
"J’ai été embauchée en 5 minutes sans conditions de diplôme mais à la condition d’avoir les moyens de payer ma formation de 1.400 livres (NDLR : 2.000 euros)" explique Sofia Lichani, invitée de l’émission Les Grandes Gueules sur RMC.
Elle signe un ouvrage intitulé avec humour, "Bienvenue à bord" (éditions Les Arènes, écrit avec Thomas Rabino), qui se présente comme un témoignage sur les impacts sociaux et économiques du "modèle" low cost.
Seules les heures passées en vol sont payées
Employée en 2006 sous contrat irlandais par Crewlink, agence d’intérim travaillant pour Ryanair, la jeune femme signe un CDD de 3 ans alors qu’elle travaille en France. Et elle découvre un univers "impitoyable" où règne le dumping social.
Toutes les heures de travail ne sont pas payées, loin s’en faut. Le salaire est calculé au plus juste, payé uniquement au temps de vol effectué. "Le briefing avant le vol, n’est pas payé. L’embarquement n’est pas payé, les procédures de sécurité non plus. Nous sommes payés uniquement quand l’avion roule et qu’il décolle. Au débarquement, il faut faire le ménage, qui n’est pas payé non plus", explique-t-elle sur l’antenne de RMC.
Bien entendu, "quand on tombe malade, il n’y a pas de salaire" ajoute la jeune femme. (...)