
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara était assassiné dans des circonstances extrêmement troubles (où le rôle de l’impérialisme français reste encore à déterminer). Dans ce texte, Saïd Bouamama – sociologue et militant du FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires) – restitue le parcours, les idées et l’action du dirigeant révolutionnaire burkinabè. Si le processus ouvert par la révolution sankariste fit face à des obstacles de taille et connut des limites importantes, il en souligne l’actualité du point de vue des combats anti-colonialiste et anticapitaliste, mais aussi concernant l’écologie, l’oppression des femmes et la dette.
« Notre révolution au Burkina Faso est ouverte aux malheurs de tous les peuples. Elle s’inspire aussi de toutes les expériences des hommes depuis le premier souffle de l’humanité. Nous voulons être les héritiers de toutes les révolutions du monde, de toutes les luttes de libération des peuples du tiers monde » (Thomas Sankara, « La liberté se conquiert par la lutte », Discours à l’Assemblée générale des Nations unies, 1984). (...)