
Information importante en ce lundi 21 mars : quatre travailleurs ont retrouvé du travail. En ces temps de chômage endémique, est-ce une bonne nouvelle ? Manifestement non. Serait-ce parce que ce « travail » est en réalité un « petit boulot » temporaire et précaire ? Encore raté. Explications… de texte, et surtout de sous-texte.
(...) Estampillée « info Europe 1 », l’annonce a tout d’une affaire d’État, dans le prolongement de « l’affaire de la chemise arrachée » – qui n’a, rappelons-le, aucun rapport avec « l’affaire des 2900 licenciements » qui d’ailleurs n’existe pas (médiatiquement). Voici les faits, qui sont accablants :
À la veille d’un rendez-vous au tribunal des Prud’hommes de Bobigny, les quatre ex-salariés d’Air France, licenciés pour leur participation dans l’affaire de la chemise arrachée en octobre, ont retrouvé du travail.
Selon les informations d’Europe 1, c’est la CGT qui les a recasés. Philippe Martinez, le patron du syndicat, a suivi le dossier en personne, allant jusqu’à recevoir lui-même les quatre licenciés au siège de Montreuil. Grâce au très puissant syndicat du livre, contrôlé par la CGT, ces quatre hommes sont devenus manutentionnaires, notamment chez Riccobono-Imprimeurs. Toujours collègues, ils tournent dans quatre imprimeries, dont l’une est à Roissy, à quelques centaines de mètres seulement des entrepôts où ils travaillaient pour Air France.
Résumons – en forçant à peine le trait : des individus ayant agressé une chemise, justement punis par un licenciement [1], n’auront purgé que 4 mois de peine, le parrain de la puissante CGT et ses complices du très puissant syndicat du livre ayant organisé leur évasion hors du chômage où ils auraient mérité de croupir jusqu’à la fin des temps. Pis, la bande s’est reconstituée : « toujours collègues », et promus « manutentionnaires », ils opèrent « à quelques centaines de mètres seulement » du lieu de leur précédent forfait.
On imagine l’effroi que cette nouvelle a dû susciter chez leurs victimes. (...)
Soutenir des salariés licenciés en attente d’un jugement aux Prud’hommes pourrait pourtant sembler relever d’une solidarité élémentaire… pour un syndicat, dont par ailleurs est membre l’un des quatre licenciés. Mais cette perspective est inenvisageable, en tout cas inenvisagée, pour Europe 1 comme pour tous ceux qui reprendront « l’information du jour ». (...)