
Frappés par la crise du Covid, de plus en plus de citoyens ont faim. Mais le gouvernement a pourtant décidé de faire baisser de 11% l’enveloppe dédiée au combat contre la faim.
Le Covid-19 et le confinement ont fait exploser la pauvreté. Qu’à cela ne tienne : la Macronie a voté lundi soir une baisse de 11 % du budget de l’aide alimentaire. En pleine épidémie, alors même que de plus en plus de citoyens ont faim. « Le crédit passe de 72 millions en 2020 à 64 millions en 2021. C’est ahurissant, scandaleux, irrespectueux et irresponsable », s’indigne Valérie Rabault. Jeudi dernier, la présidente du groupe PS à l’Assemblée avait pourtant appelé les députés LaREM à « tenir tête » au gouvernement. (...)
« Ils avaient le temps d’y réfléchir, et ils ont quand même voté cette baisse. Quel mépris pour les associations, les personnes aidées et les bénévoles ! » s’étouffe l’élue. « Les études et témoignages des associations de solidarité donnent le tournis : le Secours populaire français (SPF) a assuré en urgence l’alimentation de 1,3 million de personnes pendant le confinement, venues parfois après plusieurs jours de jeûne ! » s’alarme aussi la députée Karine Lebon, qui siège avec les communistes dans le groupe GDR. (...)
« D’une situation critique à une situation catastrophique »
Le SPF indique en outre que 45 % des personnes aidées cette année étaient jusque-là inconnues de l’association. La Macronie, de son côté, nie la baisse et estime qu’elle est liée à une hausse exceptionnelle du budget l’an dernier – comme si le Covid était désormais parti – et renvoie à de futurs budgets rectificatifs. (...)
Au même moment, l’Union européenne (UE) faisait remonter le montant de son enveloppe destinée aux denrées pour l’aide alimentaire à 870 millions d’euros pour 2021-2027, renouant avec le niveau d’avant 2014. « Des centaines de milliers de personnes sont passées d’une situation critique à une situation catastrophique », alertent le SPF, les Restos du cœur, la Croix-Rouge et la Fédération des banques alimentaires, qui saluent la décision de l’UE.